Thierry Dubuc: Blog https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog en-us (C) Thierry Dubuc - Auteur Photographe (Thierry Dubuc) Mon, 16 Mar 2020 07:19:00 GMT Mon, 16 Mar 2020 07:19:00 GMT https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/img/s/v-12/u454719951-o932529963-50.jpg Thierry Dubuc: Blog https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog 120 120 Yaron Herman dix ans plus tard #6 Jazz à Oloron https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2017/6/yaron-herman-dix-ans-plus-tard-6-jazz-oloron Yaron Herman Trio 

Chronique de Fatiha Berrak et photos de Thierry Dubuc

Le 29 Juin 2017 à Oloron-sainte-Marie

Yaron Herman, clavier

Ziv Ravitz, batterie, voix

Bastien Burger, basse électrique, voix

Yaron Herman, Bastien Burger, Ziv RavitzYaron Herman, Bastien Burger, Ziv Ravitz

Oui il « y » a  déjà dix ans et pour la première fois, le jeune artiste donnait un concert devant le public d’Oloron-Sainte-Marie, qui a su reconnaitre son talent et le reçoit aujourd’hui pour la troisième fois.

Yaron HermanYaron Herman

Nous voilà devant ce cocktail savoureux savamment dosé, composé d’électro, post-rock et jazz. Avec la sortie de l’album « Y » Le binôme Herman, Ravitz, se voit riche d’un nouveau membre, le bassiste Bastien Burger, qui vient donner un angle supplémentaire et ajouter de la rondeur harmonique au moyen entre autres des vocalises. 

Nous sommes peut-être, au bout d’une allée ombragée pour une ballade romantique auréolée de douceur qui se voit éclairée de notes lumineuses, lorsque s’élève derrière les trois musiciens, une brume passagère telle un pont suggérant le contraste.

Il y a aussi le titre « Jacob » thème  d’abord électro, puis plus évanescent, qui laisse s’entrouvrir des fenêtres par où des chants ethniques lointains nous parviennent comme une mémoire intact, quant au piano, il laisse s’échapper ses mots tels des vagues venues couvrir et enfin tout emporter dans son courant.

Les maitres du jeu ce soir, nous livrent également des sonorités évoquant les esprits d’une Afrique victorieuse au coeur battant fort, suivi de ses chauds frissons sous les doigts de Yaron Herman.

Sans parler de ce même piano qui joue à tourner les pages du temps calmement, afin de le voir défiler avec ses peines et ses joies. Dans ce tableau où rien n’est tout noir ni tout blanc et où osent s’aventurer des larmes de couleurs aux allures d’aurores boréales.

Ziv RavitzZiv Ravitz

Il y a aussi ce solo de batterie totalement fou ! Qui nous laisse assis et encore cet autre moment, plus jazz électro qui brusquement cède au silence et aux voix teintées d’une certaine spiritualité sculptée sur notes, qui toujours erre sans jamais dériver …

Mais comme toutes les bonnes choses ont une fin !  C’est après deux ovations que se retrouvent Yaron Herman et Ziv Ravitz pour un face à face autour du piano, l’un est à sa place l’autre, tête et main plongées dans l’antre de la grande boite à musique pour en extraire les dernières singulières percutions.

Bastien Burger, Yaron Herman, Ziv RavitzBastien Burger, Yaron Herman, Ziv Ravitz

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(Thierry Dubuc) Bastien Burger Oloron Sainte Marie Yaron Herman Ziv Ravitz https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2017/6/yaron-herman-dix-ans-plus-tard-6-jazz-oloron Thu, 29 Jun 2017 22:19:00 GMT
Mammal Hands https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2017/4/mammal-hands Chronique de Fatiha Berrak, photos de Thierry Dubuc

Jeudi 06 avril 2017, au Rocher de Palmer à Cenon

Mammal Hands

Jordan Smart : Saxophones

Nick Smart : Piano

Jesse Barrett : Percussions et tabla

Ce trio de jazz anglais a été fondé en 2012, ( East Anglia à Norwich )

Deux de ses membres sont frères, Jordan Smart et Nick Smart.

Jordan Smart, a une culture DJ et de la musique du monde. Il est aussi influencé par John Coltran, Pharoah Sanders, ainsi que par la musique chamanique africaine.

Nick Smart, a une connaissance de la musique classique jazz avec un gout pour le style minimaliste.Il est influencé par les compositeurs Terry Riley, Steve Reich, La Monte Young ou le groupe Bonobo pour leurs modèles hypnotiques. La musique folk Irlandaise est aussi présente. 

Jesse Barrett, est imprégné des sonorités acquises auprès du maitre de tabla, Sirishkumar Manji ( Inde du nord ).

Nick Smart, Jordan Smart, Jesse BarrettNick Smart, Jordan Smart, Jesse Barrett

Il est 21h, alors qu’un froid crispant chevauche le vent à l’extérieur, nous avons la chance de découvrir la chaleur d’une fusion musicale, qui vient droit percuter nos émotions. C’est d’abord toute la fluidité d’une vague qui s’approche doucement, s’élève, nous couvre et se brise, elle prend le recule qui la restaure et s’élance de plus belle, elle nous cueille sans hésitation et nous emporte sur son sillage. C’est une excellente sensation alors on ne bronche pas.

Nick SmartNick Smart

Aussitôt, une lumière douce s’échappe au-dessus de Nick Smart au clavier, pour éclairer Jordan Smart au saxophone, avide de baisers gourmands et incisifs, il nous donne généreusement la becquée mélodique sans jamais nous en gaver, ce sont de succulentes bouchées auditives tendres, croustillantes et pleines de fraicheur que l’on ne serait bouder!

Jesse BarrettJesse Barrett

Ailleurs, s’impose le clavier en boucles rythmiques, il nous tourne autour, encore et encore, nous sommes seul à seul même si nombreux. Au loin se lève et s’approche un saxe soprano, il nous rejoint. Cette fois dans une chandelle monumentale et puissante pour nous happer dans le rouleau de sa vague. En marge, Jesse Barrett, rythme les battements de nos coeurs qu’il enrubanne de bonheur. S’en suit l’ouverture d’un espace haut en couleurs et ondulent où des mains claquent des tablas, nous aspire avec singularité sur des sonorités trépidantes pour un corps à corps harmonique qui se joue entre l’Europe, l’Afrique et l’Asie qui nous laisse charmés et saisis. 

Jordan SmartJordan Smart

Qui peut à ce moment précis, dire quelle est cette destination, vers où assurément nous allons, peut-être l’Irlande ? Ou bien alors, vers un ailleurs aux terres sauvages, loin des villes où de grands espaces défilent, vibrent de beauté …!  Vers quelle saison? Tantôt l’eau ruisselle et court, tantôt elle se fige, où seule la lumière lui délivre ses caresses apaisantes et saturées de promesses en cascades … 

Tandis que la très belle l’aventure musicale se poursuit, chapitre après chapitre, pour notre grand plaisir.

Nick Smart, Jordan Smart, Jesse BarrettNick Smart, Jordan Smart, Jesse Barrett

Une chose est certaine pour tous les spectateurs, fans ou bien découvreurs, Mammal Hands ne fait pas que de promettre! Il donne et il est généreux !

Play List :

Quiet Fire

Hillum

Hourglass

Kudu

Eyes that saw the mountain

Think anything

Kandaiki

Shift

Mansions

Shimmer

New tune

Albums : 

-  « Animalia » sorti le 15/09/2014

-  « Floa »        sorti le 27/05/2016            

Sous le label « Gondwana Records »

 

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(Thierry Dubuc) Jesse Barrett Jordan Smart Mammal Hands Nick Smart https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2017/4/mammal-hands Thu, 06 Apr 2017 16:13:00 GMT
Renaud Garcia-Fons & Dorantes https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2017/3/renaud-garcia-fons-dorantes Le 17 mars 2017 au Rocher de palmer

Chronique d'Alain Flèche, photos de Thierry Dubuc

Renaud Garcia-Fons - Contrebasse à 5 cordes

David Peña Dorantes - Piano

 

Quand est-il de cette soirée présentée sous l'égide, et l'étiquette « flamenco-jazz » ?

David Peña Dorantes, Renaud Garcia-FonsDavid Peña Dorantes, Renaud Garcia-Fons

Musique avec improvisation, variations sur écrits, classiques dépoussiérés, déjà moderne dans l'intention, le désir d'explorer les possibilités d'interprétation d'un répertoire qui ne demande qu'à s'ouvrir comme un dahlia pourpre. Mais il y a-t-il besoin de casier pour entendre et apprécier cette    musique traditionnelle, voir folklorique, re-visitée, rè-inventée, extrapolée, appropriée et rendue en cœur et intelligence par 2 compères qui savent de quoi ils parlent : matière et espace, un tout et ses éléments : 

L'air. Indispensable et insaisissable. Par lui se propagent les sons, les font respirer, s'organiser. L'air du temps, à 4 temps, plus ou moins, rattraper le temps passé avant qu'il nous dépasse à nouveau, en se dépassant nous-même, en se déplaçant dans un faux continuum espace/temps, l'air de rien, et rien, ce n'est pas rien... l'air, ils l'ont ! 

L'eau. Eau vive. Vif-argent. Mercure limpide. Court, file, emplit, fait des vagues, des courants, comme l'air. C'est de la matière, ou presque. Fluide, bientôt éthérée, ou bien moins docile, plus lourde, mais coule, cool, de berges en rives connues et (é)mouvantes. Coule entre les doigts qui la crée, et s'en échappe sans jamais disparaître tout à fait, s'ancrant dans la mémoire marquée de gouttes et de bulles d'énergie.

Renaud Garcia-FonsRenaud Garcia-Fons

La terre. Aride et/ou généreuse. La glaise, dont est fait Adam. Qui colle au pied et à l'âme. La terre qui crée, qui reçoit, abrite et s'exprime. Terre qui a donné vie à un son. Transcription de l'esprit qui anime la matière. La terre ibérique, confluence de cultures, de leur sons et rythmes, origines et buts, s'ils en sont. Centre Est Sud et Nord et plus, jusqu'à Cuba et proche de l'Arabie. Voyage parmi les multiples épicentres de cette expression, culture, toute proche de nous, étrange étrangère pourtant déjà entre-aperçue,dans l'espace et le cœur. 

Le feu. Rouge comme le sang, comme la vie. Naitde la combustion de la matière dont il se nourrit, la magnifie, vacille puis s'élève vers d'autres sphères, se perd, de vue et appelle, à le suivre, à le rejoindre, chaud et lumineux, parmi les soleils et l'ombre de son  absence apparente et présence permanente ,cachée, désirée, évidente. Feu follet qui se propage à qui mieux mieux. Le feu, la vie, l'amour.

L'amour de la terre. De l'eau pour nourrir la terre et la rendre malléable. L'air appelle la musique à être de tous mouvements, tous frottements, partout en même temps, espace temps confondus. La musique, comme le feu, reste près de la terre et s'étouffe, ou bien, comme ce soir, à peine construit, sûr de lui, bondit vers les cieux, où résident esprits, diables et anges, souffrances et passions, joies et abandons .

David Peña DorantesDavid Peña Dorantes  

Deux interprètes qui sont venus jouer de leur art, virtuoses sensibles qui racontent des histoires, pour de rire ou pour pleurer de l'amour qui fait vivre et fait mourir. Interprètes de la vie qui s'écoule, se construit et se résout... ailleurs. Interprètes des messages transmis de cœur à cœurs .  La musique d'un pays, d'une terre, qui se joue avec le corps, le cœur, et l'âme. Tantôt farandole, tantôt sérieuse. Populaire  ou académique. De rue ou de salon. On  s'attend à entendre quelque 'Asturias' en bras de chemise. Plus de frontière pour ceux qui en extirpent l'intention et le sens. D’autres l'ont bien compris : M. Davis, C. Corea, C. Haden … et ne l'ont pas trahit. Un piano qui n'en fini pas de faire le tour de partitions jamais fermées ni figées. Une contrebasse à 5 cordes, en pizzicato ou à l'archet, qui n'oublie pas ses lettres de noblesse que confirment chaque révolution autour d'une idée nouvelle. 

Deux amoureux de cette sensibilité particulière qui franchit les barrières de paroles non dites mais gravées en tout êtres qui sait écouter et entendre. Qui nous font aimer cette musique qui est en nous . 

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(Thierry Dubuc) David Peña Dorantes Renaud Garcia-Fons Rocher de palmer https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2017/3/renaud-garcia-fons-dorantes Fri, 17 Mar 2017 19:31:00 GMT
Ronnie chez les Maquiz'Arts https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2017/3/ronnie-chez-les-maquizarts Ronnie Lynn Patterson trio à Eymet chez les Maquiz’Arts

Par Fatiha Berrak, photos Thierry Dubuc

Le 11 Mars 2017, au château d’Eymet 

Ronnie Lynn Patterson, piano

Darryl Hall, contrebasse

Pierre Thibaud, batterie

Quel plaisir de se trouver ici ce soir dans ce havre de paix niché en Dordogne dans le Périgord pourpre. La ville est limitrophe au département du Lot et Garonne à quelques lieues de la Gironde. C’est dans cette charmante bastide et plus précisément dans une petite salle du château d’Eymet où des mélomanes des trois départements confondus sont présents pour ce concert intimiste qui nous ouvre les bras dans un enthousiasme général.

Boby

Laurent Pasquon, maitre de cérémonie nous présente Boby un riverain et guitariste anglais qui va ouvrir la soirée avec ses interprétations improvisées. En effet c’est une très belle surprise qui capte  notre attention avec ses mélodies aux inspirations voyageuses et pittoresques où l’humain dépeint son lien indispensable dans une nature qui l’est tout autant. Sur sa guitare, Boby nous brode avec passion des lumières changeantes et à la fois constantes de la vie, dans un moment léger et plein de fraicheur. Le public est ravi et lui soutien la claque.  

Ronnie Lynn Patterson, Darryl Hall, Pierre ThibaudRonnie Lynn Patterson, Darryl Hall, Pierre Thibaud

Il est environs 20h45 lorsque le trio fait son entrée dans une ambiance amicale, complice et détendue. Chacun gagne sa place respective sur la petite scène. La salle est bondée et chaleureuse. D’entrée de jeu, Ronnie Lynn Patterson, nous annonce que la trame de la soirée sera tissée sur le thème des grands standards américains et caribéens jusqu'aux antipodes avec cette escale spéciale au pays Basque, dont il nous chantera l’hymne « Hegoak » où il est question d’amour, de respect, de liberté ainsi que d’essence vitale. Oui l’essentiel est bien là ce soir pour nous combler.

Ronnie Lynn PattersonRonnie Lynn Patterson

Le pianiste laisse courir ses mains sur les touches du piano pour en faire jaillir le ruissellement d’une eau vagabonde, aventureuse et désaltérante, dont la générosité ira tout au long de la soirée à travers des territoires où les nuages se font de plus en plus rares et l’air de plus en plus chaud, sans jamais nous bruler même sur les plages de Cuba ! 

Darryl HallDarryl Hall

Le contrebassiste, Darryl Hall, tour à tour passe d’un jeu lent voir nonchalant à celui plein d’énergie et d’agilité spectaculaire mais toujours avec élégance et sourires rayonnants. Ronnie Lynn Patterson chante, fredonne, scat et communique avec son public en ‘’jonglant’’ aisément entre l’anglais et le français en passant de espagnol à la langue basque avec cet décontraction toute naturelle et humble.

Pierre ThibaudPierre Thibaud

Pierre Thibaud, avec ses baguettes magiques ponctue et souligne finement chaque moment et à l’aide de petits instruments teinte son geste comme l’on parfume un délicieux met …   

Il y a aussi la toute dernière partie, cet espace qui se situe entre terre et ciel, entre deux mondes et qui ne cède place qu’à soi et soi … Un sentier secret qui nous invite et nous révèle l’éclosion d’un nouveau jour et la floraison de son soleil … Dans cette espace presque introspectif qui se meut vers une autre harmonie pour déployer son bonheur pudique et vraie, un bonheur partagé qui plane et impulse deux élans de sérénité, comme une promesse réalisée, entre deux rives et sur un pont, qui nous dirait « il y a longtemps que j’attends ton arrivée »      

Quelques titres parmi tant d’autres :

Dear old Stockholm (Miles Davis)

Breezin’ (George Benson)

All Blues (Miles Davis)

 

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(Thierry Dubuc) Boby Darryl Hall Eymet Laurent Pasquon Maquiz'Arts Pierre Thibaud Ronnie Lynn Patterson https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2017/3/ronnie-chez-les-maquizarts Fri, 10 Mar 2017 23:41:00 GMT
Troisième édition du festival ‘’Jazz Au Pôle’’ https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2017/2/troisi-me-dition-du-festival-jazz-au-p-le Par Fatiha Berrak, photos Thierry Dubuc 

Théâtre De Gascogne de Saint-Pierre-du-Mont près de Mont de Marsan

Du 07 au 13 février 2017 où se dérouleront, concerts, expositions, rencontres et scènes ouvertes. 

Cette année l’instrument mis à l’honneur est le piano, l’édition 2016 résonnait au son de la trompette, 2015 était consacré au saxophone.

Le mardi 07 février 2017

Walk in Time : un piano unique  de François Desmarchelier et Xavier BontempsWalk in Time : un piano unique de François Desmarchelier et Xavier Bontemps

A notre arrivée à 19h dans ce vaste hall à la fois moderne et chaleureux nous étions fort bien accueillis en musique par les élèves de la classe de troisième cycle du département Jazz, du conservatoire départemental des Landes, sous la direction de Didier Ballan, professeur attentif.      

Autour d’un piano pas comme les autres, cette pièce unique qui évoque par ces lignes aériennes un voilier prêt à nous embarquer pour de nombreux voyages musicaux, créé par deux passionnés, Xavier Bontemps, restaurateur de pianos anciens et François Desmarchelier, designer et ébéniste. Après les concerts il est mis en libre accès pour tous les pianistes qui le souhaitent. Des pianistes, ici il y en a et d’excellents ! Le tout dans une ambiance festive des plus sympathiques … D’ailleurs nous en profitons pour remercier tous les responsables du festival ainsi que les bénévoles. Merci à Julie Gatineaux, médiatrice culturelle et Antoine Gariel, directeur des politiques culturelles de Mont de Marsan.

 

Thomas Enhco

Pianiste, violoniste, compositeur de musique classique et de jazz français. 

Elève du conservatoire national supérieur de musique et de danse. Il est issu d’une famille d’artistes renommés, Thomas Enhco « baigne dans la musique depuis toujours » dès 3 ans il fait l’apprentissage du violon et à 6 ans celui du piano, il est formé à la fois au jazz et au classique semble-t-il pour son bonheur et aujourd’hui pour le notre aussi … 

A 12 ans, Thomas entre au centre des musiques Didier Lockwood où il étudie pendant 3 ans auprès de musiciens de jazz français et internationaux, il joue au côté de Mike Stern, Biréli Lagrène, André Ceccarelli ou Niels-Henning Orsted Pedersen.

A 14 ans le jeune homme forme son premier groupe « Thomas Enhco & Co » un trio dans lequel il joue du piano et du violon, avec Zacharia Abraham à la contrebasse et Nicolas Charlier à la batterie puis un peu plus tard, son frère David Enhco trompettiste, les rejoindra également.

En juin 2013, il remporte le prix de la révélation de l’année des victoires du jazz.

Il accompagnera au piano ou au violon les artistes tels que Billy Cobham, Martin taylor, Toots Thielemans, Bobby Durham, Rhoda Scott, Étienne M’Bappé, Sylvain Luc, Nicolas Folmer, Thomas Bramerie, pour ne citer qu’eux …

Sa discographie : 

2006, Esquisse, Ames - 2009, Someday My Prince Come, Blue in Green - 2012, Fireflies (Label Bleu) - 2015, Feathers (Verve Records) - 2016, Funambules (Deutsche Grammophon). Feathers, est son premier album solo.

Thomas EnhcoThomas Enhco

Nous sommes dans la grande et très belle salle de concert parée de rouge et de noir, n’attendant plus que ce jeune homme qui entre avec son allure d’adolescent et son aisance naturelle, il s’installe sous la loupe qui l’éclaire pour faire jaillir du piano un air frais dynamique et joyeux au nom de « Fire dance » lumineux et captivant. Puis s’en suit une mélodie romantique et un peu nostalgique, qui nous regarde passer et nous insuffle le simple sentiment de bonheur, ce même bonheur que l’on peut voir parfois s’éloigner sans rien dire et qu’ici les notes nous poussent à suivre plus loin, pour distinguer cette silhouette chère à notre coeur, qui soudain revient et vers qui toute l’attention converge dans une spirale de sentiments aimants. 

Thomas EnhcoThomas Enhco Thomas nous dit que le matin même il jouait à Pau au sein d’un orchestre symphonique alors, ce soir il se sent un peu seul, avec un air amusé aussi et qu’il n’a rien préparé pour notre rencontre mais qu’il allait improviser son répertoire comme il le sentait. Il lui arrive de temps à autre de se lever pour aller taquiner les cordes basses du piano avec une certaine nonchalance. Il nous parle de ses compositeurs illustres qui ont contribué à son inspiration, tels que Robert Schumann, Johannes Brahms et autres romantiques, mais aussi Thelonious Monk pour son jazz improvisation. Nous étions durant prés d’une heure trente accrochés à ses bras et simplement heureux d’être là, en si bonne compagnie.  

 

Le mercredi 08 Février 2017

Paul Lay, raconte Billie Holiday

Paul Lay est natif d’Orthez, il poursuit ses études classiques à Toulouse puis découvre le jazz lors d’un stage à Marciac. Il entre au conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris. Alors qu’il vient d’être diplômé, Paul Lay intègre le Quintet du contrebassiste Riccardo Del Fra, l’un de ses anciens professeurs.  

Sa discographie : 

2010 en trio sous le label Labory Jazz « Unveiling »

2014 Paul Lay Mikado Quartet « Workaholic »

Pour la dixième étape de ce projet Paul Lay, pianiste virtuose, récompensé par le prix « Django Reinhardt 2016 » se pose à Saint-Pierre-du-Mont aujourd’hui et nous accueille dans son univers passionnant. 

Paul LayPaul Lay Nous sommes à la fois au théâtre, au cinéma et sur une scène de concert où est placé à notre gauche, un piano à queue noir laqué tiré à quatre épingles et sur lequel il ne manquait plus qu’un gardénia.

Il n’attend pas longtemps l’arrivée du jeune virtuose Paul Lay, qui va ce soir l’animer à sa façon et rendre hommage à Billie Holiday pour l’occasion du centième anniversaire de sa naissance au rythme d’une existence traversée de touches noires et blanches.

Paul LayPaul Lay Nous sommes transportés au tout début du siècle dernier, en 1915, l’année du premier souffle d’Eleanora Fagan de son vrai nom.  Les lumières s’effacent et l’écran s’agite, grâce à la complicité du vidéaste « Olivier Garouste »,vont alors s’entrelacer de façon interactive des extraits de concerts, les paroles et des chants de Billie holiday accompagnés simultanément par l’improvisation du jeune pianiste. Il sera projeté autre chose que de simples images de «Lady Day», mais avant tout l’histoire déchirante d’une femme, dont la vie a forgé ses ‘’voies’’ et certaines en sentiers épineux à une époque sans cesse bouleversée pour une femme de sa condition. Malgré tout, elle a su planter dans le terreau exigeant de son parcours, une fleur auditive à la fois rare et persistante, troublante et poignante, qui éclot encore de nos jours pour caresser nos oreilles et adoucir nos moeurs, on écoutera également quelques morceaux de personnalités chères à Billie Holiday telles que Lester Young ou Duke Ellington.  

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(Thierry Dubuc) Billie Holiday Didier Ballan Paul Lay Thomas Enhco Théâtre De Gascogne https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2017/2/troisi-me-dition-du-festival-jazz-au-p-le Mon, 06 Feb 2017 23:05:00 GMT
Magiques "Accords à Corps" avec Olivier Gatto Spiritual Warriors Orchestra https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2017/2/magiques-accords-corps-avec-olivier-gatto-spiritual-warriors-orchestra

par Philippe Desmond, photos Thierry Dubuc

L’Entrepôt, le Haillan, samedi 4 février 2017.

Une semaine riche en événements musicaux de grande qualité – ce blog en témoigne – ne pouvait se terminer qu’en apothéose et ce fut le cas ce samedi soir à l’Entrepôt du Haillan pour la 5ème édition d’ « Accords à Corps », habile allitération alliant musique et danse.

Les musiciens, ce blog vous les a présentés en début de semaine ; autour d’Olivier Gatto (direction musicale, composition, arrangements, contrebasse, organisation générale, taxi, j’en passe… ) et de la merveilleuse Shekinah Rodz (Sax alto, flûte, chant, percussions, cuisine porto ricaine…) les deux locaux, les excellents Dimitris Sevdakis (claviers), JC Dook Kingué (guitare électrique), Sam Newsome (sax soprano), Terreon Gully (batterie) et Tito Matos (percussions) venant du monde entier. Cet ensemble s’avance sous le nom contrasté de Spiritual Warriors Orchestra.

Les danseurs – et oui, désolé mesdames, la grammaire française m’oblige à dire danseurs alors que nous comptions une bonne trentaine de danseuses pour un seul homme, David du JBA – viennent eux de la région : Tempo Jazz du Haillan , le Jeune Ballet d’Aquitaine (JBA), le Pôle d’Enseignement Supérieur de la Musique et de la Danse de Bordeaux (PESMD).

Des mois de travail, choix des musiques, arrangements, travail des danseurs dans leurs écoles, préparation de la mise en scène, des costumes – superbes – travail individuel des musiciens, puis depuis lundi résidence de l’orchestre enfin réuni, répétitions avec les danseurs, tout ça pour une création éphémère, un one shot comme on dit dans le milieu ! Un avant-goût musical, plus que ça même, nous avait été proposé mercredi dernier , voir chronique du blog.

Remercions ceux qui rendent de si belles choses possibles, au premier chef la Ville du Haillan et l’équipe de l’Entrepôt.

« Olishe » une composition latino de Shekinah débute musicalement le concert sur un rythme déjà très soutenu. Les musiciens sont tous très élégants, Shekinah en tête comme toujours. Olivier Gatto a troqué – à contrecœur – sa vieille grand-mère de contrebasse de 1870, qui mercredi soir lui a fait de gros caprices, contre une élégante silent-bass à la taille mannequin ; pour lui je ne sais pas mais pour nous ce sera parfait.

 

Dimitris Sevdakis, JC Dook Kingué, Olivier Gatto, Sam Newsome, Shekinah Rodz, Terreon Gully, Tito MatosDimitris Sevdakis, JC Dook Kingué, Olivier Gatto, Sam Newsome, Shekinah Rodz, Terreon Gully, Tito Matos Le concert est organisé en une alternance de titres musicaux et de titres dansés dont le premier « Eastern Love Village » de Kenny Garrett est mis en ballet par le JBA. Alternance du noir et du blanc, beaucoup de mouvement, de légèreté, tout ça s’annonce bien.

Sur « Kings of Hearts » de John Stubblefield, Sam Newsome au soprano épate tout le monde par la précision et la justesse de son jeu ainsi que par sa respiration circulaire continue. Quant à Terreon Gully il entame son festival aux baguettes. Shekinah à l’alto n’est pas en reste !

Tableau suivant avec un arrangement blues d’Olivier du « Thieves in the Temple » de Prince les danseuses du PESMD évoluant dans un beau désordre très organisé, vêtues de délicieuses robes acidulées comme dans La La Land. Et un solo de guitare de JC Dook pour mettre un peu de sel dans tout ce sucré. Enthousiasmant.

Sam Newsome, impérial, attaque alors un solo de soprano magique sur une de ses compositions enchaînée par « In a Sentimental Mood » de Duke Ellington, les danseuses du PESMD évoluant dans une chorégraphie noueuse et éthérée, le regard vide, très esthétique. Qui improvise, le sax, les danseuses, les deux, aucun ? Magique.

 

Le ballet suivant de Tempo Jazz voit arriver Shekinah à la flûte en ombre chinoise sous une toile entourée de feuilles dansantes. Une réelle beauté inventive et un partage des danseuses avec les musiciens. Plein les yeux, plein les oreilles.

Shekinah RodzShekinah Rodz Mais ce n’est pas fini, Shekinah nous offre une de ses compositions « What Would Be My Life ». Quelle grande artiste, quand je pense aux gens qui font la queue pour se ruiner dans l’achat d’un billet pour une chanteuse québécoise fin juin à Bordeaux et qui ne l’ont jamais entendue ! Quel gâchis.  JC Dook épatant à la guitare et Terreon Gully qui cisèle son drumming valant presque le déplacement à lui seul ; Olivier Gatto a très bien travaillé sur tous les arrangements, le résultat est superbe ; quant à sa silent-bass elle sonne parfaitement dans ce rôle ingrat de colonne vertébrale apparemment discret mais si nécessaire. Je l’ai surpris plusieurs fois à échanger des sourires avec ses musiciens signe de sa satisfaction, lui le perfectionniste.

La scène se remplit de strass avec le JBA pour un alerte « New York Second Line » très New Orleans. Oserai-je dire que les danseuses sont belles sans me faire traiter de vieux macho ? Oui j’ose le dire, elles sont magnifiques.

 

« Serenade to the Motherland » de John Stubblefield est lancé par la flûte de Shekinah, le groupe la rejoignant avec une soudaine ampleur. Mais que c’est beau !

 

Final sur un traditionnel initié par Tito Matos qui avec ses percussions a pimenté toute la soirée et se met ici en avant avec un renfort de marque, Marcelo son adorable fils de 3 ans et son mini pandero (tambourin). Une fois le concert terminé Tito et Marcelo nous rejoindront dans le hall pour un petit concert improvisé du fiston ; « c’est la cerise sur le gâteau » s’enflamme Fatiha notre chroniqueuse ; sur le Gatto voyons ! Pour ce final tous les danseurs (et oui David est là) se rejoignent sur scène pour un tourbillon d’une gaieté inouïe enflammé par un chorus éblouissant de Dimitris Sevdakis le plus latino des pianistes grecs.

Complet, 450 personnes 450 sourires sur les visages ! Tant de bonheur va se payer un jour mais celui là on ne nous le reprendra pas.

PS : une confidence, la présence de danseurs me chagrinait un peu à priori, moi je venais écouter les musiciens, le reste me paraissait bien accessoire ; je suis ne suis donc pas un imbécile car j’ai largement changé d’avis, d’ailleurs je dois vous quitter pour ne pas rater mon premier cours de danse…

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(Thierry Dubuc) Accords à Corps Dimitris Sevdakis Entrepôt JBA JC Dook Kingué Olivier Gatto PESMD Sam Newsome Shekinah Rodz Spiritual Warriors Orchestra Tempo Jazz Terreon Gully Tito Matos le Jeune Ballet d'Aquitaine le Pôle d'Enseignement Supérieur de la Musique et de la Danse de Bordeaux https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2017/2/magiques-accords-corps-avec-olivier-gatto-spiritual-warriors-orchestra Fri, 03 Feb 2017 23:05:00 GMT
L’église au coeur battant https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2017/2/l-glise-au-coeur-battant Par Fatiha Berrak, photos Thierry Dubuc

À l’église du haillan, le mercredi 1er février 2017

 

Blues, Roots, Swings & Spirituals #2

Olivier Gatto, contrebasse 

Shekinah Rodz, saxophone soprano et flûte

Terreon Gully,  batterie 

Tito Matos, percussions

JC Dook, guitare

Sam Newsome, saxophone soprano

Sébastien Arruti, Trombonne (Guest)

Terreon Gully, Shekinah Rodz, Olivier Gatto, JC DookTerreon Gully, Shekinah Rodz, Olivier Gatto, JC Dook

Dehors il fait un froid humide dans une nuit bien sombre, certains sont arrivés en peu en avance car ils ne connaissaient pas la ville. Alors qu’ils marchaient rapidement vers les lumières de l’Entrepôt au haillan, le cou enfouit entre les épaules dans leurs vêtements chauds, sont allés demander leur chemin cherchant l’église dont ils venaient de traverser le parvis. Bien leur en a pris car ensemble nous en avons bien ri !

   Sébastien Arruti, Terreon Gully, Sam Newsome, Olivier Gatto, Tito Matos, JC Dook, Shekinah RodzSébastien Arruti, Terreon Gully, Sam Newsome, Olivier Gatto, Tito Matos, JC Dook, Shekinah Rodz

Ce soir, c’est le 2ème anniversaire de ce concert au sein de ce lieu fédérateur qui rassemble tout près de son coeur, des hommes et des femmes de tous horizons géographiques pour célébrer autour d’un foyer chaleureux et rayonnant, celui de la musique savamment distillée, par des artistes de grands talents. Quelle privilège d’être ici ! car le concert affiche complet depuis des jours.

Sam NewsomeSam Newsome

Il est environ 20h30, le public est installé et échange calmement avec son voisin, lorsque un musicien prend place. Il a suspendu une sorte de chapelet à clochettes au saxophone et délicatement l’agite, laissant s’en dégager un tableau sonore et bucolique verdoyant où viendraient paître les âmes libres, nous voilà de façon inattendue cueillis et attentifs, puis nous devinons s’éloigner les âmes dans une brume de douceur. Une douceur qui se prolonge et s’anime d’énergie cuivrée qui va nous emporter vers un ailleurs ou plus rien n’est descriptible sinon la vivacité du souffle qui nous propulse et nous plaque dans notre assise, nous avons à notre insu décollé, pris de la hauteur. Le ciel est clair et dégagé, nous sommes en vitesse de croisière.

Shekinah RodzShekinah Rodz

A peine a-ton détaché notre ceinture qu’un son de flûte traversière nous saisit la main pour nous parler la langue de sa cousine, la flûte Guinéenne qui chevauche les ailes du vent en ignorant les frontières. Une interprétation remarquable de Shekinah Rodz.

Tito Matos, Shekinah RodzTito Matos, Shekinah Rodz

Plus loin une contrebasse seule s’approche, très vite rejointe par la formation du jour au complet avec une flute lumineuse pour un « Little sunflower » une mélodie en trait d’union entre deux escales, la suivante nous accueille à Portorico sur un rythme lent et qui va crescendo puis c’est la trombe et la transe … le percussionniste fini par abandonner là ses tambourins pour occuper l’espace en entamant une danse trépidante dans une jolie énergie toute communicative. 

Puis nous nous envolerons un peu plus au nord du coté des Etats-Unis sur une guitare qui accorde son « Amazing grâce » et nous laisse sous le charme. 

Olivier GattoOlivier Gatto

C'est maintenant le maitre du jeu, Olivier Gatto qui prend la parole pour la présentation de tous les membres de son groupe qui l’accompagne ce soir, ainsi que ce qui a motivé son choix. Par exemple le batteur qu’il a découvert grâce à l’un de ses deux jeunes fils, celui-ci depuis un an écoutait très régulièrement un titre sur youtube dans lequel jouait Terreon Gully

Sébastien Arruti, Terreon Gully, Sam Newsome, Olivier Gatto, Tito Matos, JC Dook, Shekinah RodzSébastien Arruti, Terreon Gully, Sam Newsome, Olivier Gatto, Tito Matos, JC Dook, Shekinah Rodz

Nous avons également été gratifiés d’un magnifique « Afro blue » pour un saxophone et batterie. Sam Newsome dans un style que je n’avais encore jamais vu avec ce balancement de part et d’autre de son cuivre pour diffuser ses notes tel un encensoir, avec un souffle à l’en croire infini et cette puissance époustouflante d’où émane cette mélodie totalement envoutante et divine !       

Il y a également un invité surprise, l’excellent Sébastien Iep Arruti au trombone qui vient clôturer cette soirée en fanfare, tambourins, flute, sax, dans l’allée centrale de cet édifice qui vient de se recharger de très bonnes vibrations ce soir.

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(Thierry Dubuc) JC Dook Olivier Gatto Sam Newsome Shekinah Rodz Sébastien Arruti Terreon Gully Tito Matos https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2017/2/l-glise-au-coeur-battant Wed, 01 Feb 2017 19:13:00 GMT
Festival Jazz à St Sat’ # 2 https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2017/1/festival-jazz-st-sat-2 Par Fatiha Berrak, photos Thierry Dubuc

Jazz à Saint Saturnin, le samedi 21 janvier 2017

Malcolm Potter Trio 

Alfio Origlio, Malcolm Potter, Andy BarronAlfio Origlio, Malcolm Potter, Andy Barron

Malcolm Potter, chanteur et contrebassiste Franco-britannique, a accompagné sur scène et enregistrement de disque différentes figures du jazz et du blues,tels que Leroy Jones, Scott Hamilton, Daniel Huck, Frank ASH, William Galison ou encore Graeme Allwright ou André Cecarelli.

Malcolm PotterMalcolm Potter

La musique de Malcolm Potter nous laisse voyager aux allures de ballades sur fond de jazz. Sa voix est chaude et grave capable d’envolée haut perchées. Il nous dit trouver son inspiration parfois aux travers de diverses objets d’art dénichés dans des brocantes et qui lui racontent des histoires à transposer en musiques et ou sous forme de textes. Il reprend aussi ce soir le titre ‘’Roxane’’ du groupe Police, ou encore ‘’Is she Lovely’’ de Stevie Wonder arrangées à sa sensibilité.  

Alfio OriglioAlfio Origlio

Alfio Origlio, globe trotter des scènes internationales. Pianiste éclectique, mélodiste, il sculpte à merveille son univers, qu’il peint et éclaire à volonté. ll réalise également de nombreux albums pour d’autres artistes comme Michel Jonasz, Henri Salvador, Danny Brillant, Isabelle Boulay, Arielle Dombasle, Liane Foly, Sanceverino pour ne citer qu’eux.

Andy BarronAndy Barron

Andy Barron à la batterie, fait ses débuts avec Le Big Band ‘’Doncaster Youth Orchestra‘’ de renommée internationale et tourne dans les grands festivals de jazz européens. S’en suivront enregistrements et concerts avec Cat Anderson, Al Grey, Ronnie Scott, Manu Katché, Gregory Porter entres autres.    

 

La deuxième partie de soirée se poursuit avec François Laudet Quintet «Hommage à Gene Krupa»

Francois Laudet, batteur swing, connu et considéré pour être le seul Drummer français à avoir accompagné Count Basie dans son grand orchestre. Co-fondateur du Big Band Ornicar. En 1992 il crée son propre big band dédié aux musiques de Buddy Rich, Glenn Miller et bien entendu Count Basie. Avec son ‘FLBB‘ 6 albums ont été enregistré. 

Malo MazurierMalo Mazurier

Malo Mazurié, trompettiste impressionnant, il a commencé à pratiquer la musique par le cornet à pistons à l'âge de 7 ans. Il découvre le jazz en même temps que le classique et fait ses premiers pas sur scène à 10 ans. Il commence par le Jazz New Orleans, puis Swing et n'évolue que plus tard vers le Be-Bop, Hard-Bop et le jazz plus moderne. Le jeune homme très vite rencontre et se produit avec des musiciens internationaux tels que Rossano Sportiello, Dan Barrett, Howard Alden. Il obtient le Kobe Jazz Street Award 2008 au festival de Jazz de Breda (Pays-Bas). Il est diplômé de l'Ecole Didier Lockwood et est titulaire d'un prix de conservatoire en Classique et en Jazz.

Pablo CamposPablo Campos

Pablo Campos, jeune pianiste talentueux et chanteur d’origine brésilienne a mené en parallèle sa formation de pianiste et ses études (Sciences Po Bordeaux puis musicologie Paris). Actuellement installé à Paris, il se produit sur les scènes de France et d'ailleurs (Jazz in Marciac, Jazzaldia Festival à San Sebastian, Un Piano sous les Arbres à Lunel-Viel, Jazz au Phare sur l’île de Ré…) à la tête de son trio et de son quintet

Isaias CidIsaias Cid

Isais Cid, saxophoniste espagne a fait les arrangements des morceaux écoutés ce soir. 

Cédric Caillaud natif de La Rochelle. Il s’initie tardivement à la musique et ce n’est qu’à l’âge de 20 ans qu’il débute la contrebasse en autodidacte. Il est rapidement amené à jouer dans plusieurs orchestres régionaux puis part s’installer à Paris en 2000. Il s’inscrit alors à l’IACP où il suit les cours des frères Belmondo, de Clovis Nicolas etc… En parallèle de l’école, il étudie la contrebasse avec Pierre Boussaguet. C’est dans les clubs de la capitale qu’il fréquente assidument, qu’il continue à apprendre en écoutant des musiciens de renom et en faisant le bœuf aussi souvent que possible. Plus tard il continuera cette démarche à New York. Musicien polyvalent, aussi à l’aise dans le jazz manouche, Nouvelle Orléans, gospel, blues, mainstream etc …

Pablo Campos, Cédric Caillaud, Malo Mazurier, Isaias Cid, François LaudetPablo Campos, Cédric Caillaud, Malo Mazurier, Isaias Cid, François Laudet

Une chose est certaine, si ces talents reviennent, nous reviendrons vers eux déguster ces moments savoureux …!

 

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(Thierry Dubuc) Alfio Origlio Andy Barron Cédric Caillaud François Laudet François Laudet Quintet Isais Cid Malcolm Potter Malo Mazurié Pablo Campos https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2017/1/festival-jazz-st-sat-2 Fri, 20 Jan 2017 23:05:00 GMT
Festival Jazz à St Sat’ # 1 https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2017/1/festival-jazz-st-sat-1 du13 au 22 Janvier 2017 avec 20 concerts

Par Fatiha Berrak, photos Thierry Dubuc

Jazz à Saint Saturnin, le vendredi 20 janvier 2017

Les Dimes Notes

David Horniblow - clarinette,

Andrew Oliver - piano,

Dave Kelbie - guitare,

Sébastien Girardot - contrebasse

Andrew Olivier, Sébastien Girardot, Dave Kelbie, David HorniblowAndrew Olivier, Sébastien Girardot, Dave Kelbie, David Horniblow

Avec une telle formation il est dommage qu’aucune école de danse n’ait été présente car vous pouvez me croire celle-ci n’aurait pas été déçu du voyage et le planché de la salle des fêtes de Saint Saturnin aurait très sérieusement chauffé, avec ce rythme et cette énergie déployés !

Une ambiance de folie, totalement irrésistible! d’ailleurs je n’y ai pas résisté !

David HorniblowDavid Horniblow

Un début de soirée qui s’ouvre sur les années 20 avec le premier titre «Original Jelly Blues», un hommage au compositeur et chanteur Jelly Roll Bues Morton de son vrai nom, Ferdinand Joseph LaMothe. Il est dit-on le passeur entre le ragtime et jazz, autoproclamé inventeur de ce dernier, alors que Kid Ory, Sidney Bechet et surtout Louis Armstrong s’imposent comme les grands solistes des formations nouvelle Orléans. Louis Armstrong avec ses solos ouvre les portes du Swing. Oui ! nous sommes bien au temps des années folles, l’Amérique est jeune et le Jazz dans ses bras pousse ses premiers cris avec toutes ses raisons, ses causes et ses effets, tout son héritage amoureusement tissé par « Métis-sage »

Sébastien GirardotSébastien Girardot

C’est aussi cette entre deux guerres où période de très grande prospérité aux Etats Unis. En 1921 c’est l’année de naissance de Charly Parker, mais aussi le temps de la xénophobie et de l’intimidation envers la population catholique d’origine Italienne, des immigrés Juifs et ne parlons pas de la population noire qui saigne plus qu’à son tour du fruit de la douleur … 

Andrew OlivierAndrew Olivier

Pendant ce temps le soleil continu de briller et la terre de tourner, en 1923  Duke Ellington crée son orchestre et de même pour Count Basie. Les enregistrements et les films tournent, les américains sont au courant et la T.S.F informe, à Manhattan les buildings s’élèvent pour griffer le ciel, en 1925 la première automobile de marque Krysler voit le jour, tandis qu’à New York ‘’le Cotton Club’’ s’illustre avec les meilleurs musiciens noirs de l’époque tels que Duke Ellington, Cab Calloway, Louis Armstrong ou Ethel Waters alors que les spectateurs noirs sont généralement refusés. Qu’importe on joue, on chante et on danse aussi en dehors, le gospel, les work songs, le blues raisonnent.

Dave KelbieDave Kelbie

Les cinéastes, les photographes projettent, reflètent leurs magies et donnent des ailes aux modes et modèles de nouveaux horizons. Ceux sont aussi les années du puritanisme et de la prohibition. Mais ici bas chaque chose comme chaque être à son apogée et son déclin, pour renaitre de ses cendres autrement, la musique sait bien qui est sa mère où qu’elle tourne la tête sur terre, trouve les siens, qu’elle soit profane ou sacrée, elle puise toujours du coté de l’âme son élément essentiel et fédérateur.

Playlist:

Original Jelly Roll Blues - The Camel Walk - Snowy Morning blues - El Rado Scuffle - Otis Stromp -  The Dream - Alabamy Bound - Aunt Hagar ( basse feature ) - Pep - I coming Virginia - Sphynx ( piano solo ) - The Pearls - Si Tu Vois Ma Mère - What A Dream - Bush Street Scramble.

 

 

À 22h30 nous embarquons tous pour une virée dans les années 40 et 50 ponctuées de solos absolument remarquables. 

La deuxième partie de soirée se poursuit, avec Les Sancy All Stars

Hetty KateHetty Kate

et leur invitée de charme, Hetty Kate, chanteuse de jazz Australienne à voix ronde et acidulée

Aurélie TropezAurélie Tropez

Aurélie Tropez, une merveilleuse clarinettiste

Jérôme EtcheberryJérôme Etcheberry

Jérôme Etcheberry, trompettiste saisissant

Attila KorbAttila Korb

Attila Korb au trombone et aux arrangements

Dave BlenkhornDave Blenkhorn

Dave Blenkhorn, guitariste classique jazz, cet Australien Français d’adoption est inspiré par la musique des années 30 et 40, la sonorité de son jeu est flamboyante et limpide à la manière de son maitre spirituel Django Reinhard

Sébastien GirardotSébastien Girardot

Sébastien Girardot à la contrebasse, autodidacte avec une étude classique dans son pays natal l’Australie, il s’éprend du jazz en France lors du festival ‘’Sancy Snow Jazz’’. Sébastien apprend à jouer seul chez lui il a pour public ses amis.

Guillaume NouauxGuillaume Nouaux

Guillaume Nouaux à la batterie, il a participé à l’enregistrement de près de 80 albums. Elu artiste révélation de l’année 2007 par la revue jazz magazine, « l’un des grands batteurs de jazz d’aujourd’hui » Jazz Hot. En tant que pédagogue, il est l’auteur d’un ouvrage de référence dans l’étude de la batterie jazz. 

Playlist: 

Sometimes I'm Happy - Mood Indigo, Ella Fitzgerald - Blue Skies - Basin Street Blues - 

Stompin’ At The Savoy - After you’ve gone et bien d’autres standarts de cette époque foisonnante.

 

 

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(Thierry Dubuc) Andrew Oliver Attila Korb Aurélie Tropez Dave Blenkhorn Dave Kelbie David Horniblow Guillaume Nouaux Hetty Kate Jérôme Etcheberry Les Dimes Notes Les Sancy All Stars Sébastien Girardot https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2017/1/festival-jazz-st-sat-1 Thu, 19 Jan 2017 23:05:00 GMT
Sylvain Rifflet - Le chevalier Carmin https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2017/1/sylvain-rifflet---le-chevalier-carmin Par Fatiha Berrak, photos Thierry Dubuc

Salle Paul Dambier à Champniers en Charente, dans la cadre du festival Jazz à Saint Sat’, le samedi 14 janvier 2017

 

Electric Boots

Julien Bouyssou - orgue

Charlie Dufau - guitare

Julien Lavie - batterie 

Julien Bouyssou, Charlie Dufau, Julien LavieJulien Bouyssou, Charlie Dufau, Julien Lavie

La première partie de soirée est assurée par le groupe ‘’Electric Boots’’ lauréat du tremplin Action Jazz 2015 - Bordeaux. Il nous a accueilli avec son ambiance surchauffée et souriante …

Toute la salle roulait des épaules, secouait la tête et frappait des pieds, le trio nous a gratifié d’une dizaine de titres endiablés et pétillants, passant du groove au rock, du blues au swing, un réel cocktail tonique pour finir par ‘’St James infirmary’’ une ballade renversante, version Baby Face Willette

 

Sylvain Rifflet

Sylvain Rifflet - Sax ténor

Jocelyn Mienniel - flûte,

Philippe Giordani - guitare

Nicolas Larmignat - percussions 

Sylvain RiffletSylvain Rifflet

Après sept ans d’étude au piano, Sylvain Rifflet découvre au cinéma le film ‘’Bird’’ de Clint Eastwood, qui retrace la vie de Charlie Parker, c’est à ce moment là que son orientation instrumentale pour le saxophone commence.

Parallèlement le jeune homme joue également de la clarinette au sein de plusieurs orchestres puis entre au conservatoire. Diplômé du conservatoire national de musique de Paris. Il obtient le premier prix de groupe au concours national de la Défense et les Django d’or du nouveau talent.

À ses 18 ans il débute sa carrière de musicien et accompagne soit au sax ténor soit à la clarinette les artistes tels que Riccardo Del Fra, François Jeanneau et Michel Portal entre autres.

Sylvain RiffletSylvain Rifflet

Empreint d’horizons divers il va co-diriger plusieurs projets. Baigné de jazz et de pop-rock, il affectionne particulièrement les ostinatos, ses portes sont ouvertes pour laisser se renouveler un air, venu de l’univers libre qu’est l’imaginaire et qu’il partage en esprit, un peu fusionnel avec les membres de son groupe.

Le parisien Sylvain Rifflet compose aussi pour le cinéma, il est influencé par les compositeurs contemporains américains comme Steve Reich, Philip Glass, Terry Riley, ou Moondog entre autres. 

Jocelyn MiennielJocelyn Mienniel

Ce soir, dès les premières lueurs de notes, la flûte nous survole et nous trouve très vite nous happe, pour nous hisser ailleurs. Elle nous sème parfois à volonté juste pour s’amuser, puis nous rattrape puisqu’elle nous aime et nous le dit sans cesse. Nous voilà tous enivrés, sobres et charmés par ses volutes riches et colorées d’une flûte qui se joue et imite tantôt le son des maracas, de la cora, tantôt le trot et le galop de quelques fabuleux équidés chimériques joyeux. A présent, nous sommes tous captifs volontaires de ses griffes sonores, alors le cours de la soirée peut s’écouler.

Sylvain Rifflet, Philippe GiordaniSylvain Rifflet, Philippe Giordani

Lorsque soudain à l’allure d’une gravure de mode ou d’un héros droit sorti de son livre d’aventure, le saxo déchire tranquillement la toile pour venir assurément nous couvrir de poussière d’or, ce sortilége qui nous gagne et nous allège au-delà des cascades et des tumultes en flots, des rythmes qui abondent vers nous, qui sommes à présent devenus surfeurs sur notre vague géante, crinières en mains sur nos chevaux, hors du temps et de l’espace, pour découvrir les merveilles en bravant les sommets et vertiges. Nous sommes colombes et aigles, nous sommes embruns de notes au firmament !  

Nicolas LarmignatNicolas Larmignat

Discographie :

2007 - Rocking Chair avec la trompettiste Airelle Besson 

2012 - Beaux-arts

2014 - Alphabet,

2014 - Perpetual Motion,

2015 - L’encodeur,

2015 - Mechanics, sacré ‘’Meilleur album’’ aux victoires du jazz en 2016.

http://sylvainrifflet.com

 

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(Thierry Dubuc) Champnier en Charente Charlie Dufau Jocelyn Mienniel Julien Bouyssou Julien Lavie Nicolas Larmignat Philippe Giordani Sylvain Rifflet https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2017/1/sylvain-rifflet---le-chevalier-carmin Sat, 14 Jan 2017 20:03:00 GMT
Le Tom Ibarra group épate le Club-House https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2016/12/le-tom-ibarra-group-pate-le-club-house par Philippe Desmond, photos Thierry Dubuc.

samedi 17 décembre 2016, le Club-House (Bordeaux)

 

Christophe de Miras, Jean-Marie Morin, Pierre Lucbert, Tom IbarraChristophe de Miras, Jean-Marie Morin, Pierre Lucbert, Tom Ibarra

 

Riche semaine musicale à Bordeaux et ses environs – le blog en a relaté certains événements – avant une petite pause pour les fêtes. Pour nous à Action Jazz c’est la fête toute l’année tant la diversité et la qualité de la programmation sont régulières, quand on privilégie le talent des musiciens par rapport au star système. Lui en fera peut-être partie un jour même si ce n’est pas forcément cela qu’il vise, mais il a tous les atouts en main pour y arriver. Du talent, de la créativité, car il compose, de plus en plus de présence sur scène, déjà quelques jeunes groupies sous son charme, car il en a le bougre. Lui c’est Tom Ibarra. Lui et eux, car sans ses trois excellents compères il ne serait pas sur cette pente ascendante.

 

Tom IbarraTom Ibarra

 

Le plus ancien, présent depuis ses débuts tout jeune sur scène, Jean-Marie Morin remarquable bassiste, Christophe de Miras aux claviers qui se révèle de concerts en concerts et l’autre jeunot de l’équipe qui lui aussi commence à embuer les yeux des jeunes filles le tonitruant batteur Pierre Lucbert qui a rejoint Tom au printemps ; la meilleure nouvelle de l’année.

Ce qui est rafraîchissant quand j’assiste à leurs concerts c’est que très vite j’ai le même âge qu’eux ce que ne me confirmaient pourtant pas les miroirs du Club-House hier soir. Plus sérieusement à un moment où le public du jazz, parents et alliés, a une fâcheuse tendance à grisonner l’arrivée de jeunes talents – le blog vous en présente d’autres régulièrement – fait un grand bien, car ils attirent un public plus jeune comme hier soir. Public nombreux en plus et ça aussi c’est une bonne nouvelle et pas forcément là par hasard le groupe commençant à avoir une certaine notoriété ; et vu le succès ça devrait faire boule de neige.

Action Jazz vous l’avez compris a un petit faible pour le Tom Ibarra group et ne rate pas ses prestations ce qui lui permet à chaque fois de constater les progrès et les nouvelles prises de risque. C’était le cas hier sur un répertoire qui est parfaitement rodé et qui permet d’aller plus loin dans les improvisations. Sur cette scène foutraque du Club-House, le bassiste et le batteur surtout étant repoussés quasiment backstage, ils s’en sont livrés à cœur joie. Circulant pas mal parmi l’assistance j’ai pu mesurer son étonnement de découvrir un tel niveau.

Tom Ibarra développe et étire ses chorus vers des sommets et, au delà de la grande technique qu’il possède depuis longtemps, il commence à vraiment transmettre son émotion avec sa belle Ibañez ; avant il ne jouait pas autant les yeux fermés, pénétré par sa musique, il a franchi un pas et ce n’est pas fini. Il travaille dur pour cela au CMDL (l’école Didier Lockwood) et un seul trimestre passé là-bas fait déjà son effet.

 

Tom IbarraTom Ibarra

 

Jean-Marie Morin est d’un soutien essentiel à cette musique – à qui on va coller l’étiquette jazz fusion pour simplifier – et en rythmique, en slap ou lors de ses chorus il est indispensable avec sa basse sur mesure, fabriquée par le luthier périgourdin Baptiste Vergnaud.

 

Jean-Marie MorinJean-Marie Morin

 

Christophe de Miras a intégré le groupe il y a un an et a vraiment trouvé sa place. Toujours avec le sourire, il se lance désormais dans des chorus pleins de verve et de groove ; du fait de la disposition particulière de la scène il était hier soir en pôle position et ainsi très exposé. Il a drôlement assuré.

Christophe de MirasChristophe de Miras

 

Caché au fond dans la remise, Pierre Lucbert n’a pas eu besoin de forcer son talent pour malgré tout se faire remarquer. Son jeu est époustouflant, d’une grande richesse rythmique, frappe sèche, précise et groove fabuleux sont ses signatures. Tout ça avec une aisance apparente que seul un gros travail autorise. Lui aussi a un bel avenir, une fois terminées ses études au CNR de Bordeaux.

 

Pierre LucbertPierre Lucbert

 

Pour le répertoire il est à peu de choses près le même que lors du concert de mai au Caillou chroniqué par Dom Imonk et auquel je vous renvoie, c’est la façon de traiter les choses qui a été différente, encore un cran au dessus. http://blog.actionjazz.fr/tom-ibarra-quartet-au-caillou-le-280516/

Ces musiciens jouent le plus sérieusement du monde mais ne se prennent pas au sérieux, pleins de fraîcheur et d’humilité aussi et ça à souligner. Témoin ce rappel commencé par à un tribute to … Tino Rossi et son « Petit Papa Noël » avant de lâcher la bride des rennes et de faire débouler le traîneau à 200 à l’heure !

Longtemps que le Club House n’avait pas bougé comme hier soir !

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(Thierry Dubuc) Christophe de Miras Club House Jean Marie Morin Pierre Lucber Tom Ibarra https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2016/12/le-tom-ibarra-group-pate-le-club-house Fri, 16 Dec 2016 23:59:00 GMT
Tri-Nation guitar trio aux jeudis du Jazz https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2016/12/tri-nation-guitar-trio-aux-jeudis-du-jazz Par Philippe Desmond, photos Thierry Dubuc.

Jeudi 15 décembre 2016, Centre Culturel de Créon (33)

 

Dave Blenkhorn, Gaston Pose & Yann Pénichou

Les vacances se profilent, celles de Noël à en croire les guirlandes lumineuses qui jalonnent mon parcours jusqu’à Créon pour un traditionnel « jeudi du jazz », systématiquement placé avant chaque congé scolaire.
Ce soir c’est au Tri Nation Guitar trio d’animer le lieu à l’invitation de nos amis de l’association Larural, des gens précieux. Une nouvelle fois la salle est pleine, ceux qui connaissent et ceux qui viennent découvrir, les plus nombreux. Le nom du groupe s’inspire librement de celui du championnat de rugby, désignant ici les trois pays pratiquant ce sport dont sont originaires les guitaristes, l’Australie de Dave Blenkhorn, l’Argentine de Gaston Pose et la France de Yann Pénichou. Sur scène donc, un drôle de mélange avec un wallaby, un puma et un coq pour une cohabitation qui va s’avérer des plus harmonieuses.

 

Dave Blenkhorn

Mise en scène minimaliste sur fond de rideau rouge et surprise quant au choix des guitares. Dave dispose d’une Stratocaster de rocker, immaculée, Gaston d’une guitare acoustique et Yann de sa guitare de jazz demi-caisse. Choix délibéré pour trancher de l’uniformité de timbre du jazz manouche par exemple ? Oui mais pas seulement, Gaston me confiera que le choix de la Strato par Dave est dû à un problème sur sa demi-caisse lors d’une répétition et que le résultat leur a plu justement par ce contraste.

 

Gaston Pose

 

« Favela » de Jobim lance harmonieusement le concert laissant découvrir la structure du groupe. Gaston Pose « une section rythmique à lui tout seul » selon Dave, les deux autres se partageant les mélodies et les chorus ; mais il y aura des exceptions bien sûr. « Freight Train » de Coltrane ensuite dans une version méconnaissable pleine d’une légèreté insolite pour cette évocation d’un train de marchandises. Le ton du concert est donné, il va être cool, apaisant, paisible, trop me confie même un ami. Et bien justement tout ça fait le plus grand bien et d’ailleurs la salle s’en accommode parfaitement avec une réelle écoute, toujours remarquable ici.

 

Yann Pénichou

 

Baden Powell bien sûr avec « Berimbau » immortalisé chez nous par le « Bidonville » du grand Nougaro. Harmonie des guitares, rythmique impeccable. Ils enchaînent avec une version blues intimiste et minimaliste de « Mood indigo » de Duke Ellington, chantée par Dave, les notes des guitares roulant comme des perles. Le tour d’horizon des grands jazzmen continue avec un thème de Charlie Parker sur un tempo plus envolé, de Bird bien sûr.
Dave Blenkhorn joue mais il compose aussi et en bon Australien il nous propose sa « Dave’s Bossa Nova », Gaston marquant le tempo sur sa caisse de guitare. Un medley avant la pause confirme le choix éclectique et grand public du répertoire avec « Nuages » dont je n’avais jamais entendu la mélodie sortie d’une Stratocaster – ça marche drôlement bien – enchainé par « Les Copains d’Abord » et conclu par la valse « Indifférence » de Tony Murena.
L’ambiance dans la salle est très sereine, très bon enfant et déjà les musiciens se mêlent au public ce qui est toujours apprécié.

 

 

On repart avec Django et sa « Douce Ambiance », de circonstance donc, puis une version insolite de « Cherokee » celui-ci devant être un cousin des autres, vivant dans une tribu brésilienne. Gaston Pose lui aussi compose et propose « Ma Moitié de Citron » à l’intro claptonienne. Sur le titre suivant il reste seul en scène avec une autre composition personnelle, une douce chanson d’amour « Samba para Anita de Jerez » ; le message pour Anita me paraît très clair malgré mon Castillan de Costa Brava… A l’issue de cette ballade Gaston nous précise avec humour qu’il est « le tranquillo des trois » ; pas toujours. Encore un titre de Gaston avec « Valse para Lucho Gonzalez » en hommage au musicien péruvien et enfin une belle composition de Yann Pénichou « Blue Sleeves ». Musicalement tout cela est d’une grande délicatesse, à l’opposé des guitar heros et des concours de riffs de certains, on est ici dans l’élégance, la sensibilité.
Un nouveau medley annonce la fin du concert, un pot-pourri plutôt – mais au fait pourquoi pourri ? – car fait de titres bien de chez nous, pensez-donc, « La Javanaise », « La Mer » et « La Vie en Rose » ! Et toujours cette belle harmonie des guitares devant le public captivé et le plus discipliné du monde.
En rappel « une version de « Sunny » avec un arrangement, que personnellement j’adore, qui en dévoile un peu plus sur l’énergie et le groove qu’est capable aussi de transmettre le trio qui ce soir est resté très sage, trop répète mon ami. Mais non, un peu de douceur dans ce monde de brutes ça fait un bien fou !

 

Dave Blenkhorn, Gaston Pose & Yann Pénichou

 

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(Thierry Dubuc) Centre Culturel de Créon Dave Blenkhorn Gaston Pose Larural Tri Nation Guitar trio Yann Pénichou https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2016/12/tri-nation-guitar-trio-aux-jeudis-du-jazz Thu, 15 Dec 2016 18:29:00 GMT
Sophie Bourgeois dans un écrin de jazz https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2016/12/sophie-bourgeois-dans-un-crin-de-jazz par Philippe Desmond, photos Thierry Dubuc.

Mercredi 14 décembre 2016, Bordeaux pianos Nebout & Hamm.

 

Sophie Bourgeois

 

Bientôt Noël, l’époque des cadeaux mais, dix jours avant, la distribution a commencé avec le concert de la chanteuse Sophie Bourgeois et de son trio. Un cadeau, la première chose que l’on en voit c’est son emballage, parfois son écrin comme ce soir. Celui-ci est très original, une salle de concert insolite, pourtant dans un endroit dédié à la musique, un magasin de pianos. Des instruments partout, des noirs des blancs, des colorés, des pianos à queue, droit, de concert ou d’étude, un paradis pour pianiste. Cela tombe bien car un grand spécialiste va en jouer ce soir.

Nous sommes dans la maison Nebout & Hamm pour la présentation de l’album de Sophie Bourgeois « This is new » et de façon très avant-gardiste, plutôt que de déplacer un piano on a préféré déplacer le pianiste, plus maniable en général. Sophie, la dernière Gazette Bleue de novembre vous l’a présentée et le quotidien Sud-Ouest en a même fait un portrait lundi dernier, insistant, un peu trop peut-être, sur son métier de chirurgien-dentiste. Ce soir nous avons affaire à la chanteuse de jazz et cela va nous suffire amplement !

 

 

Le trio qui figure sur l’album a été reconstitué et se produit en public pour la première fois. William Lecomte pianiste et arrangeur de l’album est aux commandes d’un extraordinaire ¾ de queue, un Steingraeber & Söhne fabriqué à la main à Bayreuth, une Rolls me dira t-il, à la fois puissant et sensible, au toucher délicat. Son frère Samuel Lecomte est à la batterie, une simple mais excellente Yamaha « Manu Katché » mise à sa disposition par Didier Ottaviani. Ces deux musiciens Sophie n’est pas allée les chercher par hasard, ils ont des CV de grande classe, William étant notamment connue pour sa collaboration de longue date avec Jean-Luc Ponty, parmi tant d’autres. La chanteuse bordelaise tenait tout de même à ce que sa ville soit aussi représentée et son choix s’est porté sur Nolwenn Leizour, la contrebassiste avec qui tout le monde veut jouer et pour cause, elle est merveilleuse. Parfaite parité pour une fois sur une scène de jazz !

 

William Lecomte

 

Disons le l’album est excellent comme le souligne Philippe Méziat lors de la présentation de la soirée, présent ici à double titre comme critique de jazz avisé, voire plus, mais aussi comme patient de la dame dont les séances sur le fauteuil lui ont tout appris du projet mûri depuis deux ans. Je le confirme, ayant la chance de l’écouter depuis deux mois pour les besoins de la Gazette Bleue.

Un album de standards, encore me dire-vous ! Et bien oui et des comme ça on en redemande, un choix de titres judicieux et parfois déroutant et surtout des arrangements d’une autre planète de William Lecomte. Sophie et Nolwenn le confirment, cela fut un sacré défi que de chanter et jouer ces pièces ainsi lors de l’enregistrement du disque.

 

Nolwenn Leizour

 

Cela, en plus d’une assistance constituée de beaucoup d’amis à ne pas décevoir mais pas que, le public étant admis sur simple réservation et disons le gratuitement, rajoute à la tension palpable de l’événement et au trac de la chanteuse.

Le choix du premier morceau est à ce titre judicieux pour la détendre, « All of You » de Cole Porter et son gimmick enjôleur de boogie-woogie à la contrebasse, les scats arrivent très vite, c’est parti pour plus d’une heure de bonheur partagé. La jolie voix de Sophie est très vite en place, son sourire aussi, elle est en confiance, le trio lui ouvrant la route avec brio.

Elle enchaîne avec un autre titre de Porter, « One of those things » et ses deux difficiles « th », un supplice pour nous les Français. Le piano donne toute sa musicalité dans la boucle du thème, le swing surgissant de temps en temps. « I’m throught with love » commence en duo voix contrebasse devant cette curieuse façade de maison qui délimite l’intérieur de l’étage du magasin, éclairage rose, douceur de la pierre alliée à celle de la musique, parfait. La batterie est discrète mais présente, au service de la musique nous dira Samuel Lecomte qui pourtant « aime jouer en liberté », les notes graves du piano se fondent avec la contrebasse, une atmosphère intime, la voix de Sophie apportant son émotion. Les deux titres chantés en Français ensuite vont ajouter à l’émotion, le « Ces petits riens «  de Serge Gainsbourg joué sur un rythme de tango introduisant ainsi naturellement « Oblivion » d’Astor Piazzolla mis en paroles par David McNeil. Voix expressive, émouvante, assistance captée, captivée, en apnée.

 

Samuel Lecomte

 

« This is new » nous ramène sur terre, le swing en est magique, quel brio, quel trio ! On sent la chanteuse totalement libérée, il le faut car arrive une curiosité, sans doute très difficile à chanter tant l’arrangement en est complexe, rendant longtemps méconnaissable le thème : « Mack the Knife » que tout le monde connaît mais que beaucoup mettent du temps à identifier. Une pure merveille de William Lecomte « mon arrangeur-dérangeur » aime à dire Sophie Bourgeois. Rythmique primitive des toms de batterie et de la contrebasse, « coups de harpe » sur les cordes du piano – qui seront vite essuyées dès la fin du concert pour en éviter l’oxydation – un univers dont la tension monte progressivement à mesure que se chante le drame, une vraie création. Une référence à Ahmad Jamal me dira William Lecomte, et oui bien sûr !

« I’ve got the world on a string » et le très beau chorus de Nolwenn, puis « One Hand, One heart » couronnent le concert.

En rappel le grand standard « On Green Dolphin Street » seul titre ne figurant pas sur le CD et un succès total pour cette première sortie en public. On en redemande !

Joie ensuite de partager un moment avec les musiciens et les amis autour d’un verre de bordeaux – attention aux pianos – pour étirer une soirée délicieuse. Ces petits riens c’est bien mieux que tout…

Pour les absents une séance de rattrapage avec Sophie Bourgeois et William Lecomte entourés de Dominique Bonadéi (cb), Thierry Lujan (g) et Guillermo Roata (dr) se déroule ce vendredi 16 décembre au Bistrot Bohême à Bordeaux.

 

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(Thierry Dubuc) Nebout et Hamm Nolwenn Leizour Samuel Lecomte Sophie Bourgeois william Lecomte https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2016/12/sophie-bourgeois-dans-un-crin-de-jazz Tue, 13 Dec 2016 23:59:00 GMT
Un enfant de Cuba allume le Rocher https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2016/11/un-enfant-de-cuba-allume-le-rocher Par Fatiha Berrak, photos Thierry Dubuc

Le Rocher de Palmer, le jeudi 24 Novembre 2016

Roberto Fonseca “ABUC“

 

Roberto Fonseca - piano, voix

Yandy Martínez Rodríguez - contrebasse, basse électrique

Ramsés “Dynamite“ Rodríguez - batterie

Javier Zalba Suarez - sax barython, flute traversière

Jimmy Jenks - sax ténor

Matthew Simon - trompette

Adel Gonzalez - percussion

Abrahan Aristilde - chanteur

 

Une fois de plus le prince de Cuba fait salle comble au Rocher de palmer. Il est près de 20h30 et ça bouge entre les rangées de sièges, comme le vent qui souffle dehors et s’amuse entre les grandes et les petites branches de toutes les couleurs, les connaissances et les amis se retrouvent pour partager assurément une soirée de fête, c’est aussi la sortie en famille, un élément essentiel de bien-être, si cher à Roberto Fonseca …! 

Presque à l’image d’une grande attablée qui promet de bons plats, discutions et rires naissent et fleurissent gentiment en tous coins du lieu.

C’est alors le moment où les lumières s’effacent pour laisser place à celles de la scène, sur fond de satisfaction génératrice d’une approbation et d’acclamations accueillantes, pour tous les musiciens.

 

Jimmy Jenks

 

Sans répit le sax baryton se lance haut et fort comme l’arrivée d’un navire dans le port, suivi de la trompette, Oh Cuba ! nous sommes déjà chez toi. Puis le sax ténor leur emboite le pas pour exploser de joie, l’instant est à la cascade sonore qui finie de nous assoir …

 

Roberto Fonseca

 

Enfin “le prince cubain“ fait une entrée discrète, nous adresse un salut avant de s’installer à son piano pour nous annoncer  “Contradanza Del Espiritu“ qu’il nous joue dans la pénombre avec juste un filet de lumière qui se parsème au-dessus de lui. À ce moment précis Roberto nous emporte ailleurs, là où l’on se ressource au pied d’une étendue d’eau à perte de vue, marchant sur le sable doux et encore chaud. La contrebasse le rejoint avec tendresse et l’accompagne discrète un peu nostalgique de la fin de quelque chose.  Puis comme un éveil à autre chose en douceur, le battement d’un coeur lui offre une l’idée plus souriante, c’est le levé du jour plein de promesse, toute la brume se disperse. Elle laisse place à cette nature infinie qui vie en nous et nous appelle. Comment se soustraire à cette indispensable qui prendrait la forme d’un rêve mutant pour devenir réel et nous réparer dans son infinie sagesse ! 

 

Roberto Fonseca

 

Roberto Fonseca nous présente son dernier album “Abuc“, Cuba écrit à l’envers, le 8ème sous son nom, et nous invite à l’ouverture, pour partir à la découverte de la musique traditionnelle Afro-cubaine, avec ses racines vastes et profondément encrées au coeur de l’île. Cette même musique qu’il défend de toute sa force, même si pour cela lui aussi s’ouvre à d’autres horizons pour mieux y revenir.

Les rythmes et les titres se succèdent tantôt calmes tantôt vifs dans la satisfaction unanime, jusqu’au moment où il nous propose d’écouter le dernier morceau de ce soir … “A non ce n’est pas encore fini ! “ s’exclame une fan au milieu du public. Amusé par cette intervention, Roberto lui fait aimablement remarquer que deux heures venaient de s’écouler, sans que personne ne s’en soit aperçu et c’était juste, nous avons alors chanté tous ensemble puis tous les musiciens sont descendus pour un petit défilé au milieu des spectateurs ravis.

 

Roberto Fonseca et les enfants

 

Avant de nous quitter, Roberto Fonseca a invité tous les enfants de la salle à le rejoindre, ce n’était pas le père Noel mais presque, avec sur la scène le bouquet surprise de soleil que chacun emportera au fond de lui.

 

Roberto Fonseca, Yandy Martínez Rodríguez, Ramsés “Dynamite“ Rodríguez, Javier Zalba Suarez, Jimmy Jenks, Matthew Simon, Adel Gonzalez, Abrahan Aristilde

 

 

 

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(Thierry Dubuc) Adel Gonzalez Javier Zalba Suarez Jimmy Jenks Matthew Simon Ramsés Dynamite Rodríguez Roberto Fonseca Yandy Martínez Rodríguez https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2016/11/un-enfant-de-cuba-allume-le-rocher Thu, 24 Nov 2016 13:55:00 GMT
Le fantôme de Philip Glass à l’opéra https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2016/11/le-fant-me-de-philip-glass-l-op-ra Par Fatiha Berrak, photos Thierry Dubuc

Opéra de limoges, le samedi 19 novembre 2016

Bruce Brubaker - piano

 

Bruce Brubaker nous présente ce soir un extrait choisit de l’oeuvre du compositeur contemporain américain Philip Glass.

 

 

Il y a tant de merveilleux artistes connus et tant à connaitre, Bruce Brubaker est un pianiste et écrivain américain que je découvre, né à Des Moines en Iowa. De lui, émane une aura singulière et captivante cette inexprimable impression d’humilité et de délicatesse dans le moindre de ses gestes. Formé à la Juilliard School de New York où il se voit décerner le “Prix Edward Steurmann“ la plus haute distinction de l’école.

Son oeuvre utilise l’association de musiques classiques occidentales, aux inspirations artistiques, littéraires, théâtrales et philosophiques postmodernes.

Il a publié des articles sur la musique et la sémiotique, a crée et exécuté des projets multidisciplinaires au Festival International de piano de “La Roque-d’Anthéron“ dans les Bouches-du-Rhône, à l’institut d’art contemporain de Boston ou à l’Institut d’étude avancée de Princeton entre autres …

Bruce Brubaker va également enseigner dans cet établissement d’exception aux côtés de Philip Glass, Milton Babbitt, l'un des pionniers de la musique électronique et Meredith Monk, compositrice, chanteuse, chorégraphe ...

Le New York times écrivait à son sujet, «peu de pianistes s’approchent de la musique de Philip Glass, avec un tel niveau de dévotion et de perspicacité, que Bruce Brubaker lui apporte, précisément parce qu’il a tellement d’expressivité»

 

 

Vivre ces instants d’écoute à l’Opéra de Limoges est un privilège rare, le dire est un euphémisme, ceux présents ce soir, le savent parfaitement. Justement pour cette écoute qui nous absorbe totalement jusqu’à la dernière de nos cellules et qui sème au fond d’elles ce principal cadeau qui s’appelle “bonheur“…

Assis au milieu du monde, coupé de tous, seule toute sa musique règne dans sa tête, son âme, son coeur et ses mains, elle coule dans ses veines … Les notes sont des lettres, ses lettres sont des mots qui font naitre les phrases dans l’absolu harmonie qu’il nous dit du bouts des doigts, voilà que les phrases couvrent les pages et les pages se suivent et se poursuivent à l’allure d’un courant d’eau vive, toutes ces pages sont désormais des images qui se profilent et s’animent. Il n’a pour unique voix que celle de son piano, dans une autre dimension et qui lui répond dans en parfait écho. Les sourires fugaces se dessinent sur ses lèvres à l’ombre des lumière colorées, tamisées.

 

 

Ses mains se rencontrent avec politesse, puis se suspendent à la manière des pattes de chat, elles semblent hésiter devant leurs proies, puis se posent enfin sur les touches qui se moquent et lui provoquent une moue attendrie et drôle aussi. Qu’importe la suite, nul ne souhaite l’entendre finir, qu’importe l’histoire, le pianiste est plongé dans son livre et avec lui nous emporte et nous dépose en finesse en volutes à notre place et notre rôle.

Comment passer à côté de cette ample parenthèse introspective universelle qui se déploie comme les ailes d’un élan, cette visite sans début et sans fin où la distance s’évanouie où la hauteur est infinie. Ce rêve qui ne pendrait fin, que dans un autre rêve et qui prend vie maintenant et ici …

 

 

Un grand merci à toute l'équipe du festival pour leur accueil et en particulier à Jean Michel Leygonie, directeur artistique. 

Bruce Brubaker se produira au Rocher de Palmer le jeudi 24 novembre 2016.

Toutes les photos sur : http://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/p225984453

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(Thierry Dubuc) Bruce Brubaker Philip Glass https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2016/11/le-fant-me-de-philip-glass-l-op-ra Sat, 19 Nov 2016 15:14:00 GMT
Un rayon de miel au Fémina https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2016/11/un-rayon-de-miel-au-femina Par Fatiha Berrak, photos Thierry Dubuc

Le Théâtre “Le Fémina“ à Bordeaux, le mercredi 16 novembre 2016

Norah Jones

Norah Jones - voix, piano, guitare

accompagné des membres du groupe “The Candles“

Josh Lattanzi - Basse

Jason Roberts - Guitare

Pete Remm - Piano

Greg Wieczorek - Batterie

 

Qui ne connait pas Norah Jones ?

Il n’est donc nul besoin de dire qu’elle est, une auteur, compositrice, interprète et actrice. Ses atouts sont fait de charme et de talents auréolés d’un soupçon de mystère, une sorte de poinçon qui ajoute à son charisme naturel et c’est un peu pour toutes ces raisons que l’on retient si facilement son nom dans notre estime. Née en mars 1979 à New York, elle est la fille de Sue Jones et de Ravi Shankar, un illustre sitariste Indien avec qui elle renoue des liens solides après quelques avatars de la vie. Avec son premier album “Come away with me“ sous le label Blue Note qui lui vaut 20 millions d’albums vendus et pas moins de cinq Grammy Awards en 2003 dont celui de la meilleure nouvelle artiste, la jeune femme portée par son succès, qui la propulse dans les hautes sphères et de façon fulgurante, pour Norah Jones, c’est aussi l’heure du vertige des hauteurs qui lui souffle alors le rappel auprès de son père. Il fera preuve d’une réelle présence et la recevra chez lui en Inde pour lui apporter tout son soutien et ses encouragements. Le voyage amorcera également la découverte de sa soeur cadette Anoushka, sitariste comme son père avec qui Nora va dorénavant nourrir une très belle complicité fraternelle …

Son second album, “Feels Like Home“ sort en 2004, le troisième album, “Not Too Late“ sort en 2007 et “The Fall“ quatrième opus en 2009. À ce moment de sa carrière, quarante millions d’albums sont vendus dans le monde entier. En avril 2012 sortie de son cinquième album, “Little Broken Hearts“.

En 2007, elle débute également une carrière d’actrice en interprétant le rôle principal du film “My Blueberry Nights“ de Wong Kar-Wai. 

Norah Jones collaborera également entre temps à d’autres projets musicaux très divers, ainsi que de nombreux singles dont le derniers “Carry on“ sorti en août 2016. 

Si vous vous demandez quel est son genre musical et bien dites vous qu’il est celui d’une fleur à six pétales teintées de Jazz, folk, blues, country, soul et soft rock, aux essences douces et parfois plus amère au vu de quelques passages autobiographiques.

Son dernier album solo “Day Breaks“ sorti en octobre 2016 est dans la même tonalité que son premier … Un retour aux sources et au piano son instrument de prédilection aux mélodies enveloppantes, pour tous les fans présent ce soir une étoile brille au font du regard … 

 

Norah JonesNorah Jones

 

Tous au “Fémina“ pour Norah, pas une place libre, les frileux n’ont pas à s’en faire il y a ici toute la chaleur humaine en prime. 

Il est 20h et quelques poussières lorsque s’installe d’abord un jeune musicien Josh Lattanzi, il ouvre la soirée en posant une sereine voix sur sa guitare sèche puis quelques titres country s’égrainent, tout de suite nous voilà gentiment capturés dans son lasso vocal pour nous conduire au pays des grands espaces, tout le monde y est parfaitement bien, personne ne bronche et les applaudissements sont nourris … 

 

Norah JonesNorah Jones

 

Enfin il est temps pour notre magicienne du soir d’apparaitre pour laisser éclater les nombreux cris de joie rehaussés de claquements de mains par son public visiblement totalement charmé …    

Il est 21h et pour de la douceur cela commence très bien avec “I’ve got to see you again“, s’en suivront ensuite ses plus grands succès parmi lesquels seront soigneusement glissés les titres de son dernier album “Day Breaks“. Il plane une atmosphère ouatée, baignée de lumières soignées, décidément tous le savent parfaitement bien, ce soir il fallait être là … Norah Jones endosse sa guitare et revient elle aussi sur quelques titres country.

 

Norah JonesNorah Jones

 

Comment ne pas évoquer également le solo de guitare électrique joué par Jason Roberts dont les envolées ont provoqué une salve d’applaudissements, puis la jeune femme nous adresse régulièrement quelques mots en français de sa voix de velours, jusqu’au rappel.

Nous sommes sur un nuage de soie sur lequel un bon génie aurait disposé des rayons de sucre que les touches du piano viendraient éclairer rien que pour nous plaire …!

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(Thierry Dubuc) Fémina Greg Wieczorek Jason Roberts Josh Lattanzi Norah Jones Pete Remm https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2016/11/un-rayon-de-miel-au-femina Wed, 16 Nov 2016 12:31:00 GMT
Un écho de porcelaine bleue à l’opéra https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2016/11/un-cho-de-porcelaine-bleue-l-op-ra Par Fatiha Berrak, photos Thierry Dubuc

Opéra de Limoges, le samedi 12 novembre 2016

Roy Hargrove Quintet

Roy Hargrove - trompette

Justin Robinson - saxophone

Sullivan Fortner - piano

Ameen Saleem - basse

Quincy Phillips - batterie

 

 

Nous arrivons ce soir à Limoges, en direction de l’opéra sous un défilé de nuages éclatés qui dispensent leur fine pluie, il est presque 19h, il fait nuit nous sommes bien au coeur de l’automne, comme l’Opéra de Limoges est au coeur de sa ville, nous allons découvrir ce très beau lieu où se déroule le Festival de Jazz “Eclats d’Email“ du 9 au 20 Novembre … La programmation s’annonce d’ailleurs à la hauteur de ces jours d’effervescence avec entre autres Kyle Eastwood, Steve Kuhn, Bruce Brubaker, Itamar Borochov, Avishai Cohen (trompettiste), il y a aussi Matthew Skoller un incroyable harmoniciste du blues électrique ou encore un jeune et très talentueux pianiste toulousain Lorenzo Naccarato.

 

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Mais pour l’heure, nous sommes là pour découvrir Roy Hargrove un remarquable trompettiste originaire du texas … C’est Wynton Marsalis qui le découvre lors d’une visite dans son université, il lui ouvre alors les portes pour une tournée en Europe et au Japon.

A 19 ans le jeune homme étudie pendant un an au Berklee College of music de Boston puis rejoint finalement la New School de New York. Son premier album solo “Diamond in the rough“ trace ses pistes en 1989, son dernier album “Emergence“ en 2009 en tout 14 albums, sans faire l’impasse sur son groupe “The RH Factor“ et leurs “Distractions“ chez Verve records en 2006 un (EP) “Strength“ en 2004 ainsi que “Hard Groove“ en 2003“ 

 

 

En tant que sideman, Roy Hargrove aura enregistré une vingtaine de disques avec bon nombre d’artistes dont John Mayer, Shirley Horn, Herbie Hancock feat Michael Brecker, Jimmy Smith, Erykah Badu et plus récemment, Cyrille Aimée.

 

 

Tout le monde est confortablement installé sur son siège rouge de joie à l’idée de nous accueillir.  

Nous avons juste le temps de plonger notre regard sur la foule bien rangée à l’étage en dessous, la salle est comble et calme … Le temps de lever les yeux pour apercevoir un petit groupe de spectateurs isolés volontaires sur leur perchoir “les aigles du soir“… Enfin les rideaux qui séparent la scène des coulisses s’entrouvrent, le quintet entre en coeur, cinq silhouettes souples, 5 musiciens à l’allure classe mais avec une décontraction toute naturelle, chacun gagne sa place et le saxo immédiatement prend la parole et ne la cède plus avant un bon moment il est bavard presque en colère il est pressé, monte le ton, chacun lui permet l’expression jusqu’au bout du souffle et du souffle il en a … Une chose est sûr, tous en redemandent. Il y a aussi ce passage où Roy Hargrove nous parle tout bas et nous tient au creux de sa main, nous qui sommes accrochés à ses yeux clos pour mieux voir de l’intérieur où seules les notes le touchent …  Roy Hargrove chante "My Personal Possession" composée par Rose Marie McCoy et Charles Singleton. Plus la soirée s’écoule plus elle devient mélodieuse …

 

 

Il y a sur scène comme un petit je ne sais quoi qui pourrait aussi par moment laisser planer une nuée de gravité, de fragilité, une fêlure voyageuse au parfum du climat nord américain, juste un certain quelque chose qui part et discrètement revient frôler nos pensées conscientes malgré nos beaux moments d’écoute. Ce parfum cet état d’âme d’un monde qui nous échappe et distribue des cartes que parfois nul n’a réellement souhaité

 

 

On se croirait dehors quelque part, dans une rue vide ou presque, peu de passants sous un parapluie où pas. Les néons vifs se reflètent sur le sol où les larmes ruissellent, alors que Roy entonne “Never Let Me Go“…

On retiendra aussi ses quelques pas de danse en toute finesse dans la pénombre d’un coin de scène comme des rayons de sourire.

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(Thierry Dubuc) Ameen Saleem Justin Robinson Quincy Phillips Roy Hargrove Sullivan Fortner https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2016/11/un-cho-de-porcelaine-bleue-l-op-ra Sat, 12 Nov 2016 19:33:00 GMT
Alex Golino : hommage à Hank Mobley https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2016/10/alex-golino-hommage-hank-mobley

par Philippe Desmond, photos Thierry Dubuc

La Belle Lurette, Saint-Macaire le 22 octobre 2016

 

Alban Mourgues, Jonathan Hédeline, Alex Golino, Thomas Bercy

 

Il y a bien longtemps que je n’étais pas allé à la Belle Lurette la bien nommée. Exactement depuis le 30 avril dernier pour l’International Jazz Day ; et oui en Anglais dans le texte, Saint-Macaire n’a t-elle pas été sous protectorat anglais au Moyen-Age !

Après un break cet été le Collectif Caravan a donc repris ses activités en association avec cet endroit depuis le début de l’automne et ça nous manquait. La première jam, début octobre – chaque premier dimanche du mois de 17 heures à 19 heures – a ouvert la saison de jazz et d’autres concerts, de rock ou de chanson française ont déjà eu lieu. Pierre et Sylvain qui ont repris l’établissement en 2011 sont de grands amateurs de musique et bien heureusement nous font partager leur passion (lire la Gazette Bleue #17).

Ce soir l’invité est Alex Golino, le saxophoniste ténor Italo-Gréco-Bordelais, un invité de marque tellement son talent est grand. La formation avec qui il joue est le trio habituel composé de Thomas Bercy au piano, Jonathan Hédeline à la contrebasse et un « petit nouveau », Alban Mourgues aux baguettes. Ce dernier, longtemps élève du maître de la batterie Charles « Lolo » Bellonzi, fait partie des batteurs qui montent qui montent et c’est une chance de le voir souvent désormais dans le coin, lui qui n’habite pas la région mais Poitiers. Ah oui au fait Poitiers c’est la Région maintenant !

Mai ce soir la vedette c’est Alex Golino qui a décidé de rendre hommage à un de ses collègues saxophonistes, pas forcément celui dont le nom vous vient de suite en tête, mais qui a pourtant laissé une belle trace en tant que leader (une trentaine d’albums) ou comme sideman (Jazz Messengers, Donald Byrd, Miles Davis, Dizzie Gillespie…) ; il s’agit d’Hank Mobley, compositeur très prolixe dans les années 50-60. Alex joue justement dans ce même registre, c’est un bopper, un hard bopper mais tout comme Hank, il excelle en Bossa Nova.

 

Alex Golino

 

« A Baptist Beat », un Gospel, lance la soirée, avec de suite swing et chaleur. Alex démarre dans les graves d’un son moelleux et chaud, le ton est donné il va se lâcher. Car Alex ténor au velouté élégant n’est pas du genre à se mettre en avant et ce soir ça va vraiment faire plaisir de l’écouter totalement libéré. « Recado Bossa Nova » très mélodieux commence classiquement jusqu’au chorus de Thomas Bercy qui le fait exploser. Diabolique, infernal Thomas Bercy comme va le qualifier Alex lors des présentations. Je n’ai pas vérifié mais je doute qu’il n’ait que dix doigts…

 

Thomas Bercy

 

Jonathan fait chanter, voire même danser, sa contrebasse, ce qui n’est jamais une mince affaire et on découvre Alban au drumming complet et inspiré . Dans la ballade suivante « Darn That Dream » il se fait tout en discrétion et légèreté tout comme ses deux collègues alors qu’Alex nous caresse voluptueusement de son sax. Un régal.

 

Jonathan Hédeline

 

La Belle Lurette est pleine à craquer, toutes générations confondues avec même des enfants en bas âge, la bonne humeur est palpable, un vrai club de jazz, animé, vivant, à l’écoute, ou pas, on s’y sent bien.

Quelques mots sur la magnifique exposition des dessins de Cyril Pi-R représentant des portraits de musiciens célèbres ; elle est visible à la Belle Lurette jusqu’au 5 décembre.

Le plus dynamique « The Morning After » nous prouve qu’Alex Golino est du matin car il s’y fait très volubile ; Jonathan nous la fait presque guitar hero soutenu par le chabada d’Alban avant que le pianiste fou ne nous éclabousse de notes bleues. « The Morning After » on peut parfois être déçu… mais pas cette fois, quel bonheur !

« Avila and Tequila » nous montre l’étendue du registre d’Hank Mobley, ce hard bop mélodieux et dynamique caractéristique de cette époque.

La pause est bienvenue, il règne une chaleur tropicale dans le bar et les musiciens ont déjà bien travaillé. La sono bar diffuse le « Funky Blues » de Charlie Parker, on est entre de bonnes mains. C’est l’occasion de faire connaissance avec Alban qui n’est pas là par hasard ayant maintes fois joué avec Thomas Bercy, et même avec Alex. Alors que parfois certains se plaignent que le jazz sommeille à Bordeaux, Alban nous remet les idées en place en parlant du désert musical de Poitiers…

 

Hank Mobley a collaboré avec Miles notamment sur le premier thème du second set « One Day My Prince Will Come » que les enfants présents n’ont pas forcément identifié comme étant issu de « Blanche Neige ». Belle version.

« Funk and Deep Freeze », « Chain Reaction » nous propulsent gaiement vers la fin du concert. Gros swing pour le rappel, certaines dansent, les chorus continuent, on y passerait la nuit. Alex Golino a fait plus qu’honneur à son invitation, bien mis en avant ce soir il a pu faire admirer toute sa palette et pour sûr qu’on le reverra dans les parages. Pour couronner cette belle soirée j’ai même la chance de débriefer le concert avec lui en le ramenant à Bordeaux car il était venu ici non avec le A train mais le 17h52.

Epilogue : cette fin de semaine est un très spéciale pour Jonathan Hédeline qui après cinq ans et de multiples démarches vient d’obtenir son statut d’intermittent. Ses collègues lui ont offert pour l’occasion sa photo prise par Alain Pelletier  et qui faisait partie de la magnifique exposition des photographes d’Action Jazz au printemps ici à Saint Macaire. Pas peu fier Jonathan !

 

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(Thierry Dubuc) Alban Mourgues Alex Golino Bercy" Jonathan Hédeline Thomas https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2016/10/alex-golino-hommage-hank-mobley Sat, 22 Oct 2016 14:59:00 GMT
Un autre monde à la Comoedia (2/2) https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2016/10/un-autre-monde-la-comoedia-2/2 Par Fatiha Berrak, Photos Thierry Dubuc

Théâtre le Comoedia à Marmande, le samedi 15 Octobre 2016

Gerardo Jerez Le Cam

Gerardo Jerez Le Cam - pianiste et compositeur

Iacob Maciuca - violon

Manu Comté - bandonéon  

Mihai Trestian Trio - cimbalon

 

 

Voici une entrée plutôt rythmée, métissée à prédominance caribéenne, nous surfons tous volontaires sur la vague qui nous entraine dans son élan, pour nous retrouver curieusement quelque part en Argentine, plongés dans un souvenir d’enfance de Gerardo Jerez Le Cam. Il est question d’une étrange histoire, qui découle d’un grimoire des us et coutumes de son pays natal, comme il en existe partout ailleurs, là où les croyances restent bien ancrées. Une histoire de sortilège et de pauvre chat sacrifié autour de minuit, ce qui à l’époque le terrifia. Boo !!! Un souvenir, qui va lui inspirer une composition musicale supplémentaire … Décidément rien ne se perd !  

 

 

Il y aura aussi cette très belle balade avec ses suspens et impromptus où se mêlent toutes sortes d’émotions. Celles de la drôlerie à la douleur, de la douceur à la folie ou celles d’une course qui n’en finit pas et qui pourtant s’arrête pour s’étendre un moment dans les hautes herbes d’une prairie baignée de vent, de soleil et de flottements et clapotis… C’est l’histoire des humains et tous leurs liens savamment cousus et décousus et inversement …

 

 

Il y a également ce passage où le temps se suspend sur le thème universel de la solitude au rythme d’un bandonéon qui vire, chavire et se traine. Il nous parle à voix basse, se tait presque puis repart d’un pas lent, pas triste, mais plein de tendresse, il tend ses bras nonchalants revient s’assoir le regard poignant tourné vers le lointain d’un jour qui s’éteint …Solo de Manu Comté, accordéoniste, compositeur de musiques originales et réalisateur ou arrangeur pour le cinéma, voici des touches qu’il maitrise aussi.

 

Iacob Maciuca

 

Plus loin, c’est le violon qui crée un pont et qui l’empreinte sur un rythme yiddish pour venir rejoindre de ce coté de la rive, le piano, le bandonéon et le cymbalum qui l’attendent, coeurs unis pour une virée d’abord nostalgique, indécise puis emballée, passionnée, dans la fougue et la joie. C’est la jeunesse qui court et soudain voilà que le temps rattrape tout et tous … Même si la fugue reste permise ! 

 

 

Il y a ici une résonance musicale aux couleurs chaudes et sombres d’où les traditionnelles argentines, roumaines et moldaves sortent de l’ombre pour se conter en gouttes et en flots de notes chamarrées … 

 


 

Nicolas Folmer 

Nicolas Folmer – Trompette

Julien Herné – basse

Olivier Louvel – guitare

Maxime Zampieri – batterie

Laurent Coulondre – keyboards

 

 

Après une pause, nous voilà propulsés dans une ambiance qui attrape la lumière et la fait tourner dans tous les coins de la scène avant d’inonder la Comoedia d’une clarté musicale vivifiante comme un courant d’air inattendu et réjouissant.

 

Nicolas Folmer

 

C’est bien lui Nicolas Folmer, trompettiste de jazz à l’inspiration musicale large, qui va de la sonorité latine au jazz funk. Un magnifique musicien qui est sollicité par de nombreuses personnalités de l’univers du jazz, tels que Diana Krall, Richard Galliano, Dee Dee Bridgewater entre autres qu’il a accompagnée pendant 3 ans. A ses débuts il rencontre Wynton Marsalis qui lui inspire son orientation jazz et avec qui il eu l’occasion de jouer au Festival Jazz in Marciac quelques années plus tard. Nous ne sommes pas à Jéricho, mais à Marmande ce soir, pour une trompette qui nous dit les beaux jours par n’importe quelle saison.

 

 

Quand à Julien Herné, Olivier Louvel, Maxime Zampieri et Laurent Coulondre, ils ont donné toutes leurs couleurs au bouquet de cette très belle formation. Bravo pour la disponibilité et la sympathie de tous ces artistes parce qu’ils sèment ce qu’ils sont pour que l’on s’aime tels que nous sommes dans notre différence.

 

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(Thierry Dubuc) Gerardo Jerez Le Cam Iacob Maciuca Julien Herné Laurent Coulondre Manu Comté Maxime Zampieri Mihai Trestian Nicolas Folmer Olivier Louvel https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2016/10/un-autre-monde-la-comoedia-2/2 Sat, 15 Oct 2016 17:37:00 GMT
Un autre monde à la Comoedia (1/2) https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2016/10/un-autre-monde-la-comoedia-1/2 Par Fatiha Berrak, photos Thierry Dubuc

Théâtre le Comoedia à Marmande, le vendredi 14 Octobre 2016

C’est du 07 au 16 Octobre 2016 que se déroule ce très beau festival Jazz & Garonne, dont cette année est la 6éme édition. Elle est bien sûr orchestrée par Eric Séva, qui soutient l’esprit du rêve réalisé, d’un lieu où se retrouvent, se partagent et se croisent tous les courants musicaux, pour créer un autre monde ailleurs, oui cet ailleurs qui donne naissance au gré des rencontres, à une éclosion créative qui enrichit nos papilles gustatives sonores, cette quête sans cesse en mouvement naturel. Puisque nul ne peut empêcher les vagues de se renouveler, alors laissons toutes les notes s’exprimer et s’élever pour venir désaltérer cette soif impérieuse et éternelle de « l’âme de fond ».

 

 

Vendredi soir en première partie, nous avons eu le privilège de découvrir une très belle artiste Japonaise, Mieko Miyazaki qui maitrise l’art du chant et du koto, instrument traditionnel, sorte de cithare à 13 cordes tendues sur une longue caisse de résonance en bois. Ses sonorités se déclinent entre la harpe et le piano selon le toucher. Mieko Miyazaki possède aussi une formation de musique occidentale.

 

 

Son binôme du soir était l’alsacien Franck Wolf aux saxophones ténor et soprano. L’harmonie et la mélodie sont leurs traits d’union, du jazz à la musique traditionnelle, allez le croire il n’y a qu’un pas et cela fut fait et du reste très bien fait ! Le tout teinté de beaucoup d’humour … Oui mais pas que cela, puisque de cette union musicale est né un album qui porte le nom de Dankin.

En deuxième partie de soirée, Eric Séva accueille la classe de jazz de 3ème du collège Eléonore de Provence de Monségur. En tout, une vingtaine d’élèves très sages, déjà ou encore, qui sait ? Chacun tient sa place et retient son rôle dans le big-band, même si l’on devine de-ci de-là quelques signes à peine perceptibles de stress passager. Soudain les voilà lancés comme les doigts d’une main, parmi lesquels se lève le pouce, pour dire bravo !

Le premier titre s’intitule Les couleurs de l’un de Eric Séva avec un arrangement pour les élèves. Il y sera également interprété  Nica’s Dream de Horace Silver, Whisper not de Benny Golson et The Preacher de Horace Silver. Il y aura eu un temps de mise en avant pour chacun et pour chacun d’entre eux cela aura compté beaucoup. Daniel ZimmermannEric Séva et son père Bernard les rejoindront pour le final.

 

 

Après ce moment de partage, Eric Séva au sax, nous a interprété quelques pistes de son dernier album Nomade Sonore qui nous laissera enchanté de ses voyages immobiles aux couleurs d’un monde que l’on souhaite tous. Il rend hommage à Cabu qui était un amoureux du jazz ainsi qu’à tous ceux qui dans l’ombre ou la lumière oeuvrent en faveur de la paix, dans leurs actes jour après jour et cela fait un bien fou ! Avec Daniel Zimmermann - trombone, Bruno Schorp - basse, Matthieu Chazarenc - batterie.

 

 

Il est minuit et demi, alors que dehors la pleine lune trône et balaie l’obscurité tout semble céder place au repos et à la sérénité …

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(Thierry Dubuc) Bernard Séva Bruno Schorp Daniel Zimmermann Eric Séva Franck Wolf Matthieu Chazarenc Mieko Miyazaki https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2016/10/un-autre-monde-la-comoedia-1/2 Fri, 14 Oct 2016 17:37:00 GMT
Plein phare entre les deux tours (2/2) https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2016/10/plein-phare-entre-les-deux-tours-2/2 Par Fatiha Berrak, photos Thierry Dubuc

La Rochelle, le samedi 08 Octobre 2016

Rémy Béesau Quintet

Rémy Béesau       : Trompette

Pierre Maury        : Saxo ténor

Edouard Monnin : Piano

Pierre Elgrishi      : Basse

Vincent Tortiller  : Batterie

Nous voilà revenus pour le dernier soir du «Festival Jazz Entre les Deux Tours » où le public est reçu de manière chaleureuse et très conviviale par l’ensemble des bénévoles pour l’apéro jazz quotidien dès 18H30. En même temps la musique est présente avec ce soir, Hélène Fayolle au chant et à la guitare, Romain Deruette à la contrebasse et BrunoTredjeu à l’harmonica. L’ambiance sera Jazz Folk pour commencer cette soirée. C’est le moment des retrouvailles pour certains et des présentations pour les autres, ici personne n’est laissé de côté …

 

 

Il est 20h15 précisément, les portes de la jolie salle de 300 places s’ouvrent. Chacun est installé, lorsque résonne une trompette qui nous raconte le levé du jour, d’abord tambour battant dans un grand parc, un beau matin d’automne frileux, où les éléments se déchainent dans la lumière timide d’un soleil qui persiste et enfin flamboie. L’heure est à la faune qui côtoie la ville mais reste aux aguets et soudain disparait … La cité approche, les rues s’entrelacent, s’illuminent, au loin les talons courent se pressent et les chats de gouttière dans la rue détalent comme on décoche une flèche…

 

Rémy Béesau

 

Comme bon nombre de jeunes musiciens heureux de rejoindre la capitale pour y parfaire leur art, Rémy raconte aussi à travers son expression parfois une certaine nostalgie de son ile de ré, ou l’adolescence est encore proche … Le souvenir de ses yeux rêveurs, jetés au loin sur le miroitement d’une eau vaste. C’est une âme sensible voir romantique, une trompette qui ne trompe personne dans sa classe et sa générosité. Rémy est un jeune homme attachant comme sa musique.

 

 

Il partage ce projet dans la joie et la complicité évidente avec son groupe d’amis, tous anciens élèves du Centre des Musiques Didier Lockwood.

 

 

 

 

Céline Bonacina Crystal Quartet

Céline Bonacina  : Saxophone baryton

Chris Jennings     : Contrebasse

Asaf Sirkis           : Percussions

Marko Crncec     : piano

C’est en compagnie d’une étonnante dame au saxophone baryton et de sa formation du moment que se déroule la clôture du festival.

 

 

Entre force et douceur à chacun sa couleur, Céline Bonacina est une artiste singulière avec cet instrument presque aussi grand qu’elle. Lorsque son dynamisme naturel surgit elle laisse entrevoir un caractère joyeux à l’humour aiguisé autant que sa façon de canaliser cette énergie à travers son instrument impressionnant. Elle envoie du cuivre qui décoiffe et vous chauffe le cuir ! Du reste madame n’en perd pas sa féminité c’est sûr elle assure …

 

Céline Bonacina

 

Quant à Asaf Sirkis, lorsqu’il lâche ses battements affolés qui vous appellent et s’éloignent pour mieux vous revenir, ils s’approchent et vous frôlent, vous touchent pour mieux vous retenir, sur un rythme calmé et apaisé qui se fait discret, vous capte et disparait … A vous de rester là assis en attente, car on ne sais jamais. Céline Bonacina l’accompagne avec une envolée en balade sans nul doute nous y sommes tous sur les routes et loin de chez nous …

 

 

Puis vient le moment pour nous de recevoir ou de traverser un petit cyclone comme le précise la dame au baryton. Ouf ! c’est passé et ce n’est pas faute d’avoir été prévenu !!! Nous en sommes tous restés époustouflés.

 

 

Tiens ! Un piano seul approche, il parsème ses notes comme des gouttes de pluie passées au tamis et plonge dans le bleu béant, là où tout s’unit se mêle se confond dans l’ampleur de l’espace, c’est un big-bang qui s’éteint dans la course d’une étoile filante, lente …

 

 

Cette poussière d’étoile venue de Scandinavie s’est prise dans les cordes d’une contrebasse pour nous chuchoter les flocons immaculés, les murmures du vent frais, la chaleur d’un foyer, sur une terre pleine de charme de tendresse garante d’un amour ravissant …

 

Chris Jennings

 

 

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(Thierry Dubuc) Asaf Sirkis Chris Jennings Céline Bonacina Edouard Monnin Marko Crncec Pierre Elgrishi Pierre Maury Rémy Béesau Vincent Tortiller https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2016/10/plein-phare-entre-les-deux-tours-2/2 Sat, 08 Oct 2016 17:37:00 GMT
Plein phare entre les deux tours (1/2) https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2016/10/plein-phare-entre-les-deux-tours-1/2 Par Fatiha Berrak, photos Thierry Dubuc

La Rochelle, le vendredi 07 Octobre 2016

1ère partie : Tom Ibarra Group

Tom Ibarra : Guitare et composition

Pierre Lucbert : Batterie

Jean-Marie Morin : Basse

Christophe De Miras : Clavier

Nous sommes au «Festival Jazz Entre Les Deux Tours» dans sa 19ème édition. Il y a des ponts qui convergent et viennent se nicher ici Espace Bernard Giraudeau, pour partager l’histoire d’un soir les fruits de leurs éclosions musicales et oui, comme un bonheur n’arrive jamais seul, ce soir deux jeunes rameaux qui s’épanouissent à leur manière sont mis à l’honneur …

D’abord il y a Tom Ibarra Group, coup de coeur du festival et pour cause …

 

 

Tout juste 17 ans compositeur et virtuose de la guitare, endorsé (Ibanez Guitars, Roland & DV Mark) allié à ses attachants compères et formidables musiciens eux aussi. Pierre Lucbert aux tous frais 20 ans, à la batterie, endorsé (Yamaha),  Jean-Marie Morin à la basse et Christophe De Miras au clavier.

Ce soir Tom pousse plus loin encore ses limites pour donner davantage de consistance à son jeu, du relief et de la profondeur viennent auréoler un style déjà bien affirmé.

 

 

Qu’il se pose la question ou non, Tom connait son chemin, perçoit sa destination. Il avance pas à pas comme chaussé de bottes de sept lieux, nous mène par le bout du coeur et de l’oreille dans son sillon et pense à dire au passage "thank you Bob" (hommage à Bob Berg) … C’est un hommage qui en appelle un autre avec un "So What" personnel et éclatant en voix de guitare pour dire à sa façon, respect Monsieur Davis. Lorsque soudain, arrive un magnifique orage accompagné de ses éclairs pour un solo batterie de Pierre Lucbert.

 

 

Plus rien ne bouge, jusqu’a ce que surgisse au détour d’un chemin, "Monsieur chat" dans toute sa splendeur fier et élégant il daigne tout de même nous accorder son félin regard avant de prendre la poudre d’escampette pour se jeter aux bras de la douce et tendre "Mona" qui ne rêve que d’une lointaine "Exotic city"…

 

Christophe De Miras, Tom Ibarra

 

Play list :

  • Question
  • Thank You Bob
  • So What
  • Solo batterie
  • Mr Chat
  • Mona
  • Exotic City

 

2ème partie : Panam Panic Featuring Beat Assailant

Robin Notte : Fender Rhodes - Piano

Max Pinto : Sax ténor

Julien Alour : Trompette - Bugles

Julien Herné : Basse

Aurélien Lefebvre : Batterie

Adam Turner (Beat Assailant)

 

 

De quoi vous tenir éveillé toute une nuit sans caféine avec une telle équipe ! Soudée comme un seul homme dans un alliage à la fois souple et résistant qui partage maintes influences musicales, dont Jazz Funk, Groove, en passant par le Rap qui s’invite en beauté !

 

 

Ce soir toutes ces sonorités se mêlent avec soin dans une composition générale absolument chatoyante aux extraits de calme vif et de vif éclatant. Nous sommes dès le début propulsés dans un drôle de vaisseau au rythme d’une trompette lumineuse et aérienne qui tranche dans le vif du silence, soutenus par un sax qui nous plaque et nous charme totalement. Maintenue suspendus pour le reste du concert où le clavier souffle la pluie et le beau temps. Il est clair que le soleil n’a pas voulu se coucher ce soir et nous non plus !!!

 

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(Thierry Dubuc) Adam Turner Aurélien Lefebvre Christophe De Miras Jean-Marie Morin Julien Alour Julien Herné Max Pinto Pierre Lucbert Robin Notte Tom Ibarra https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2016/10/plein-phare-entre-les-deux-tours-1/2 Fri, 07 Oct 2016 17:37:00 GMT
Projet Karmarama de Mark Brenner au Rocher « Another World » https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2016/9/projet-karmarama-de-mark-brenner-au-rocher-another-world

par Philippe Desmond, photos Thierry Dubuc.

Le Rocher de Palmer, vendredi 30 septembre 2016.

Matthias Labbé, Emmanuel Lefèvre, Shekinah Rodz, Antony Breyer, Mark Brenner, Thomas DrouartMatthias Labbé, Emmanuel Lefèvre, Shekinah Rodz, Antony Breyer, Mark Brenner, Thomas Drouart

Les frontières sont des inventions humaines, elles facilitent parfois les choses et souvent les compliquent, l’histoire en témoigne. En musique on parle plutôt d’étiquettes ou de chapelles certains esprits étroits s’abritant à l’intérieur de ces limites simplistes. Chez Action Jazz ce n’est pas le genre de la maison. La preuve ce soir nous allons écouter un groupe de pop – une étiquette me direz-vous – mais aux multiples facettes, des Beatles à la musique raga indienne et, rassurez vous les puristes, en passant par le jazz. De la musique en fait.

Mark Brenner, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est un artiste, un vrai. Cet Anglais, girondin depuis vingt ans est multi instrumentiste (basse, guitare, ukulélé, sitar, batterie…) et aussi auteur compositeur. A son actif déjà sept albums, plutôt donc dans le genre pop. La pop il adore ça, mais attention pas n’importe laquelle, il en a certes fait son fond de commerce – je force volontairement le trait avec cette vilaine expression – car un artiste pour créer ça doit vivre, mais aussi sa marque de fabrique. Avec ses acolytes Thomas Drouart (claviers) et Antony Breyer (batterie) ils forment le meilleur groupe de reprises – ou covers ça fait plus chic – de la région. Ils sont capables de mettre le feu à la plus coincée des soirées, de faire dégoupiller une assemblée de notaires, ou de faire partir en vrille un camping de la côte en plein été. Beaucoup ne les connaissent que dans ce registre là. Certains, plus curieux, ont exploré d’autres facettes, celles de la création notamment, malheureusement moins vendeuses. Et pourtant…

Ce soir au Rocher de Palmer c’est donc la sortie officielle de l’album « Another World » entièrement écrit et composé par Mark, à un titre près d’Anoushka Shankar. En plus du trio de base, des invités, présents sur l’album ou non, sont annoncés : Shekinah Rodzchanteuse, saxophoniste alto, flûtiste, percussionniste (pas ce soir) un talent pur, plutôt estampillée jazz notamment avec son propre quintet déjà chroniqué sur ce blog, Jean-Christophe Jacques remarquable aux sax soprano et ténor, un pur produit de la scène jazz et jazz fusion (Post Image chroniqué aussi dans ce blog) les deux intervenant sur l’album et Emmanuel Lefèvre, que je découvre aux claviers et samples. Invité de dernière minute, le reconnu joueur de tabla Matthias Labbé qui accompagne de temps en temps le groupe por des concerts aux arrangements indiens (voir chronique du 28 mai 2016). Pour ce projet le groupe s’avance sous le nom Karmarama.

Matthias Labbé, Emmanuel Lefèvre, Shekinah Rodz, Antony Breyer, Mark Brenner, Thomas DrouartMatthias Labbé, Emmanuel Lefèvre, Shekinah Rodz, Antony Breyer, Mark Brenner, Thomas Drouart

On sait que les musiciens ont beaucoup préparé ce concert, c’est la première fois qu’ils lancent un album ainsi, espérant que le public répondra présent dans ce lieu magnifique qu’est le Rocher. Plus que présent le public, la salle est bondée. Les amis – ils en ont beaucoup – sont là, d’autres vont les découvrir.

La scène est couverte d’instruments, simplement mais joliment décorée, la première impression est bonne ; la première impression est la bonne. Les musiciens arrivent un par un, ajoutant leur touche musicale à cette intro un peu Floydienne initiée par le clavier d’Emmanuel Lefèvre. Le premier titre de l’album se profile « Technicolor » une ballade sur laquelle Shekinah va nous enchanter de sa voix et de sa flûte, et commencer son festival de la soirée ; elle va nous éblouir.

Mark et ses compères ont déjà joué dans toutes les situations, dans les bars, les soirées privées, sur la plage, récemment sur la fan zone de l’Euro 2016 en vedettes le soir de la finale devant des milliers de personnes ou encore en première partie de Francis Cabrel cet été à Arcachon et là pourtant on les sent tendus, très concentrés. Ils misent beaucoup sur ce concert et ont énormément bossé ; encore plus que d’habitude car ces gens là ont certes du talent mais surtout ils travaillent, répètent souvent. Reprises ou créations ils respectent le public tout simplement.

Mark adore les Beatles et les arrangements de « Human », rehaussés des violoncelles numériques de Thomas Drouart, nous le confirment, Eleanor Rigby n’est pas loin ; il revendique cette influence qu’il n’utilise pas comme un procédé mais qui fait partie de ses gênes. Il plaque sur cette jolie mélodie un texte à la fois nostalgique et humaniste. Les voix en harmonie, celle de Shekinah notamment sont impeccables, le tabla discret de Matthias ajoutant une touche délicate et colorée.

Ayant la chance de connaître l’album – superbement écrit et produit – depuis plusieurs semaines je le redécouvre, je le vois se développer comme dans la magnifique version du titre phare « Another World » dans lequel surgit Jean-Christophe Jacques pour un chorus improvisé de sax ténor encore plus riche que dans la version studio ; la magie du live. Allez, une étiquette jazz approved sur ce titre.

Tous les titres de l’album vont être égrainés mais surtout magnifiés, le concert partant franchement vers l’Inde à la fin. Cette musique, qui apporte ses arrangements et ses accords particuliers, pas mal d’autres l’ont intégrée, les Beatles bien sûr mais aussi John McLaughlin et Shakti ou encore Didier Lockwood avec Raghunath Manet ; la chance de tous les avoir vus… sauf les premiers.

Shekinah Rodz je l’ai dit, va nous éblouir, au chant, à la flûte, au sax alto. Il paraît que depuis quelques jours elle ne tenait plus en place et ce soir cette énergie s’est libérée pour nous, une chance.

Shekinah Rodz

Son confrère saxophoniste Jean-Christophe Jacques n’est pas en reste, son duo au soprano avec Mark sur « Rewind the Life » est sublime de finesse ; c’est beau et émouvant.

Jean Christophe Jacques

Emmanuel Lefèvre va apporter une touche électro avec ses samples et ses machines tissant des nappes harmoniques planantes. Matthias Labbé assis en tailleur, au tabla et au ghatam, va distiller ses sons épicés  ; « Il a un cerveau au bout de chaque doigt » souligne quelqu’un, belle formule.

Quant aux titulaires du groupe ils vont eux aussi nous épater nous qui croyions les connaître par cœur. Antony Breyer surplombe ses collègues sur sa toute nouvelle Yamaha bleue – comme la note – une vraie bête de course qu’il prend un réel plaisir à piloter ; breaks en place, variété des rythmes, quel travail. Thomas Drouart n’en menait pas large en arrivant, comme toujours, et on va le voir se détendre, toujours impeccable dans ses interventions aux multiples facettes ; à la rythmique de basse il est monstrueux.

Quant au boss, vêtu d’un sherwani blanc, s’il commence avec sa basse fétiche, il va vite passer à la guitare acoustique alternant avec le sitar qu’il maîtrise parfaitement. Son duo avec Matthias au tabla, arrivé tout en douceur on ne sait comment à la fin d’un titre, va subjuguer l’assistance et lancer le morceau de bravoure du concert « Paschim Vihar (I’m in love with sound) » un raga-électro-funk d’une autre planète, couronnement de la soirée.

Mark Brenner

Surprise lors des rappels avec l’arrivée sur scène d’une danseuse de Baratha Natyam, cette danse classique sacrée de l’Inde, si gracieuse et expressive ; superbe Géraldine Nalini.

Géraldine NaliniGéraldine Nalini

Une soirée merveilleuse dans différents univers et que nous ne souhaitons pas sans lendemain ; producteurs, organisateurs de festivals ne laissez pas passer une telle qualité musicale. A l’heure où les festivals de jazz s’ouvrent à d’autres musiques profitez-en !

Dehors il pleut, fini l’été indien, mais ce que la vie peut être belle !

http://www.mark-brenner.com/

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(Thierry Dubuc) Antony Breyer Emmanuel Lefèvre Géraldine Nalini Jean Christophe Jacques Mark Brenner Matthias Labbé Shekinah Rodz Thomas Drouart https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2016/9/projet-karmarama-de-mark-brenner-au-rocher-another-world Fri, 30 Sep 2016 14:59:00 GMT
Coup de vent sur le bassin https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2016/9/coup-de-vent-sur-le-bassin Par Fatiha Berrak, photos Thierry Dubuc

Best Western La Teste de Buch le samedi 17 septembre 2016

Claude Braud, Pierre Louis Cas, Philippe Chagne, Carl Schlosser, Patricia Lebeugle, Franck Jaccard, Stéphane RogerClaude Braud, Pierre Louis Cas, Philippe Chagne, Carl Schlosser, Patricia Lebeugle, Franck Jaccard, Stéphane Roger Ce soir l’association Bassin’ Jass présidée par monsieur Jean Claude Doignié invite la formation Tenor Battle composée aux saxophones ténors de Claude BraudPierre Louis CasPhilippe Chagne et Carl Schlosser ténor et flûte.

 

La section rythmique est assurée par Patricia Lebeugle à la contrebasse, Franck Jaccard au piano et Stéphane Roger à la batterie.

Claude Braud, Pierre Louis Cas, Philippe Chagne, Carl Schlosser Ni flonflons ni paillettes, juste une sobre décontraction aux sourires généreux, c’est la touche des grands qui gagnent leur place, dans le coeur des gens.

D’ailleurs tout le monde est là de 7 à 77 ans, du découvreur au connaisseur. Ici et maintenant chacun peut y trouver son compte et marquer ses points …

Le voyage commence à l’heure, le décollage s’amorce enfin, nous voilà soudain empoignés par une première volée de mots fulgurants et cuivrés.

La formation riche d’amitié, d’une réelle complicité et d’humour que ces messieurs et dame partagent à volo …

C’est l’union sacrée des sages qui a su préserver son esprit d’enfant pour le laisser se manifester et courir librement hors de sa bulle comme un supplément d’âme frais et tendre.

Carl Schlosser Il ne semble pas que les prévisions météorologiques aient annoncé tant de souffles ce soir et pourtant !!  Un souffle tournant depuis les points cardinaux, presque espiègle, fougueux, en petites fugues et bouquets fleuris, tout y est.

Dès la première page de la soirée nous sommes surpris de temps à autre les yeux mi-clos, entrain de déguster intérieurement la qualité de jeu de chaque artiste pour nous faire prendre conscience que nous sommes ce soir au creux de l’instant nommé privilège.

Tenor Battle, leur album sorti en janvier 2016 nous est présenté à cette occasion. C’est la musique des année 50, jazz swing, boogie, blues, adaptée par nos compères.

D’ailleurs c’est avec Flight of the foo birds de Neil Hefti popularisé par Count Basie mis à l’honneur ce soir, que précisément une femme féline est apparue subitement sur l’espace carrelé noir et miroitant. Comment vous dire ?… Aussi légère et vive portée par ce rythme surchauffé ondulant, sautillant, bondissant et enjoué, lorsque la belle prend la main de son ami ravi semble-t-il  … Les voilà tous deux glissants et virevoltants avalés dans le ruban multicolore des saxos, piano, contrebasse et battant pavillon de la joie d’un couple enchanté. Vous pouvez me croire, ce fabuleux duo a bel et bien existé, même s’il n’a pas quitté mon imagination avant ce soir. Ceci dit je suis certaine que d’autres ailleurs et à d’autres moments les ont également remarqué …

Patricia Lebeugle

Playlist de la soirée

1. My Delight (Rashaan Roland Kirk)

2. Stolen Sweets (Wild Bill Davis)

3. Flight of the foo birds (Neal Hefti)

4. Moten Swing (Bennie & Buster Moten)

5. After Supper (Neal Hefti)

6. Comin’ home baby (Bob Dorough and Ben Tucker)

7. Drums boogie (Gene Krupa)

8. Shiny Stockings (Frank Foster)

9. Cristo Redentor (Duke Pearson)

10. My Full House (David Newman)

11. The preacher (Horace Silver)

12. Robbin’s Nest (Charles Thompson/Illinois Jacquet)

13. In A Mellow Tone (Duke Ellington)

Le prochain concert de l’association Bassin’ Jass :

Le samedi 15 octobre, Les oracles du phono avec Nicolas Fourgeux ténor, Jacques Sallent trompette, Vincent Libera trombone, Jean Pierre Caré Banjo, Mathieu Bianconi Sousaphone, Stan Laferrière Batterie, Daniel Huck alto et chant.

http://www.bassin-jass.net

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(Thierry Dubuc) Bassin Jass Carl Schlosser Claude Braud Franck Jaccard Jean Claude Doignié Patricia Lebeugle Philippe Chagne Pierre Louis Cas Stéphane Roger Tenor Battle https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2016/9/coup-de-vent-sur-le-bassin Sat, 17 Sep 2016 17:37:00 GMT
Un air frais et doux, venu de Québec au Caillou https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2016/9/un-air-frais-et-doux-venu-de-qu-bec-au-caillou Par Fatiha Berrak, photos Thierry Dubuc

Caillou du jardin botanique, le jeudi 8 septembre 2016

Simon Denizart Trio (Montréal)

Simon Denizart - piano

Jeanne Corpataux - contrebasse

Simon Bellemare - Batterie

 

Simon Denizart, Jeanne Corpataux, Simon BellemareSimon Denizart, Jeanne Corpataux, Simon Bellemare

Si le Caillou a pour simple coutume de nous offrir de beaux ricochets musicaux dont il a le savant secret… ce soir alors il en est un à marquer d’une pierre blanche, oui blanche comme neige et chaleureuse tel un été indien. Ce jeudi 8 septembre 2016, nous voilà face à trois jeunes musiciens forts de leurs talents aux allures boréales.

Il s’agit de Simon Bellemare à la batterie, originaire de Sherbrooke, Jeanne Corpataux, la petite magicienne à l’archet, contrebassiste. Elle a étudié le piano et le violoncelle durant 6 ans, puis la contrebasse à partir de ses 11 ans originaire de Drummondville et Simon Denizart, leader du groupe, pianiste et compositeur français, originaire de Créteil.

 

Simon Bellemare

Les trois jeunes gens se sont connus à l’université de Montréal en 2011.

Ils sont alors influencés musicalement par Esbjörn Svenson, Avishaï Cohen, Tigran Hamasyan et Keith Jarrett, dont ils jouaient quelques reprises à l’époque.

En 2013, leur projet voit le jour et s’avance, remarquable et remarqué.

En 2014, ils sont sélectionnés pour le concours de la relève du festival de Rimouski … Cet élan va les porter pendant 20 dates dans une tournée à travers le Québec, où le public charmé les accueillera cordialement, tout comme nous ce soir…

Le trio est uni au label canadien (The 270 Sessions) qui produit leur premier disque  ‘’between two worlds‘’ sorti en 2015, s’en suivra alors une tournée européenne en France et en Pologne, toujours avec succès. Si vous ne les connaissez pas encore, allez tendre l’oreille vers leurs deux disques, dont le dernier ‘’beautiful people’’ ouvrira notre soirée, comme le précise Simon Denizart, ce titre est un hommage à la beauté malgré un contexte parfois très difficile… Suivi des titres : Monique, Leaving Créteil, If my balcons could talk, No more love et Family time qui s’égrainent avec délice.

Nous voilà gratifiés d’une prestation toute en beauté, douceur, finesse et élégance bref, la classe pour une rentrée mélodieuse à souhait et pleine de promesses…

Après une petite pause bien mérité pour le sympathique trio, nous voilà embarqués par le titre between two worlds, puis, Pocket Wheels, Last Dance, Skyline, A day in Hell, et If i Were a Rockstar qui lui rappelle sa conseillère d’orientation lui suggérer de suivre la filière plomberie, ce qui n’était vraiment pas un bon tuyau … Il a bien été inspiré de ne rien en faire et de persévérer dans son propre choix pour son bonheur et le notre avec…

Quelques clients du Caillou qui étaient attendus ailleurs après le dîner n’ont pas pu dire non à l’irrésistible et sont restés comme tout le monde jusqu’au bout des rappels…

Non et non, le bonheur partagé ne se refuse pas…!

 

  Jeanne Corpataux

Simon Denizart

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(Thierry Dubuc) Jeanne Corpataux Simon Bellemare Simon Denizart https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2016/9/un-air-frais-et-doux-venu-de-qu-bec-au-caillou Thu, 08 Sep 2016 17:37:00 GMT
All that jazz … https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2016/8/all-that-jazz Par Annie Robert, Photos : Thierry Dubuc

Chroniques Marciennes  # 10
Marciac 11 Août  2016

Lucky Peterson Quartet  /  Wynton Marsalis Quintet

Ce soir nous voici revenus aux racines, du jazz, du swing, du blues, de la ballade. Rien d’un musée figé, bien au contraire, la tradition certes, mais la tradition dans ce qu’elle a de bon, le partage avec des plus jeunes, la remise en cause et un ouvrage final, parfait, plein de tonus et de grâce.

Délaissant sa guitare pour l’orgue Hammond dans laquelle il excelle, et après avoir offert  la veille, en guise d’amuse -oreille, un petit concert gratuit d’une demi-heure sur la place du bis à un public « espanté » comme on dit dans le Sud-Ouest, Lucky Peterson est sur la scène du chapiteau pour cette première partie swing and blues.
Celui-là, c’est un phénomène, comme un sale gosse taquin  qui ouvrirait tous les bocaux d’un magasin de friandises. Il picore, s’étonne, rigole de ses excès et de ses facéties « ah, vous ne vous attendiez pas à ça les gars.. » Il regarde le public en riant, heureux de ses pitreries pour revenir au thème que nous n’avions jamais perdu de vue.

Et derrière, ça suit au quart de tour, ça riposte, nous entraîne dans un vrai manège de chevaux de bois. Il faut dire qu’il a avec lui un batteur de grande classe. Herlin Riley qui est également le batteur d’Ahmad Jamal, autant frappeur de peau que joueur de fer, est d’une régularité de métronome, jamais trop appuyé et inventif. Visiblement il s’amuse bien lui aussi.

Le jeune guitariste Kelyn Crapp, discret et frais, et un saxophoniste rutilant, très créatif, monté sur pile (mais dont je n’ai pas saisi le nom.) complètent  le quartet. Quant à l’orgue Hammond, c’est un vrai monstre de force. Inimitable dans les nappes de sons mais aussi dans les impros agiles que ses deux claviers lui permettent. Elle peut se faire tendre pour des slows langoureux mais pleins de surprises, des accords vanillés et décalés. À l’arrivée de Nicolas Folmer à la trompette, une section de soufflants swinguants s’installe pour des unissons ou des jeux harmonisés sur des standards bien plantés : un « Misty » de derrière les fagots, romantique mais épicé de cannelle et de gingembre, un «  Every day I have the blues »  cabotinant et joyeux malgré son titre, un « Purple rain » émouvant, repris en chœur par la salle et décliné par la voix inimitable de Peterson. Des niches, le papy gamin en fera tout au long du set, il appellera même à le rejoindre, un Wynton Marsalis qui ne s’y attendait pas et qui nous offrira un beau solo avec un micro prêté par le sax.

Ce bluesman-là est un concentré de peps tonique, un remède à la mélancolie sous un chapeau noir, un vrai moment de joie et de talent.

En deuxième partie, c’est au tour de Wynton Marsalis de magnifier la tradition du jazz. Le parrain du festival, le fidèle d’entre les fidèles, après avoir célébré les grands orchestres quelques jours auparavant avec les «  Young stars of jazz »  a choisi ce soir une formation plus restreinte, resserrée dans l’espace pour une intimité entre les musiciens et un set centré essentiellement autour des ballades.

La formation est très unie, en parfaite harmonie. Il n’y a entre eux aucune hésitation, aucun faux pas. Walter Blanding aux saxophones possède un son rond, profond et virtuose et son phrasé simple est toujours à propos, Dan Nimmer au piano joue à saute-mouton et se montre tour à tour lyrique ou soyeux, Carlos Henriquez est une basse mélodieuse qui soutient sans faille la rythmique. Ses impros sont des modèles du genre, courtes et avenantes. Le batteur Ali Jackson peut se montrer plein d’humour mais toujours solide.
Une unité qui se ressent dès les premiers morceaux. La couleur est la même, les partis prix également. Cela n’exclut pas les surprises.
Hervin Riley, le batteur de Lucky Peterson vient impromptu battre du tambourin avec brio sur le 2° morceau… et une taquinerie de plus…

Le set s’organise autour de morceaux  toniques et swing  mais surtout de ballades pleines de charme où la trompette se fait amoureuse, soucieuse des nuances avec des petits souffles ou des grands éclats. Le jeu  de Marsalis force l’admiration. Avec son embouchure droite, sa trompette est claire, soutenue. Il a la capacité de lui faire endosser un habit d’ogre ou de ballerine, de fée clochette ou de loup-garou, avec classe, élégance et subtilité qu’elle soit en sourdine ou à pleins poumons.
Ce retour au quintet de base et cette déclinaison de la belle ouvrage  restent vivants, remplis de flamme, festifs et on le comprend vite jamais figés. Wynton Marsalis connaît ses origines musicales, il les cultive et le fruit porté est toujours savoureux.

Ces deux grands noms ont du jazz, du blues, du swing collés à leurs semelles, ils nous en ont offert le meilleur et l’essence. À présent rassérénée, bercée, la nuit pourra sans peine se remplir d’étoiles. Good night Jazz.

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(Thierry Dubuc) Herlin Riley Jazz in Marciac Kelyn Crapp Lucky Peterson Nicolas Folmer Walter Blanding Wynton Marsalis https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2016/8/all-that-jazz Thu, 11 Aug 2016 14:59:00 GMT
Des Caraïbes à ... Marciac ...! https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2016/8/des-cara-bes-marciac Par Fatiha Berrak, photos Thierry Dubuc

Michel Camilo Trio Latino

La porte s’ouvre en délicates touches toutes douces. Immédiatement le piano prend le pouvoir en même temps que l’intensité de tous les regards …

Batterie et contrebasse, en amies fidèles, portées par Dafnis Prieto et Ricky Rodriguez le suivent dans cette folle course latine. Toutes ces couleurs se succèdent et se mêlent dans un chamarré musical éclatant. Soudain, tout s’atténue au détour d’un chemin joyeux, pour revenir à travers champs. Dans ces brassées de notes fougueuses dont ils ont le secret et qui nous cueillent tel des fleurs qui n’attendaient que cet instant …

L’enthousiasme désormais plus intimiste, sentimentale. C’est un réel corps à corps entre la scène et la salle, suspendue à son cou. C’est alors que la chute de plumes blanches arrive et courtise le clavier déjà conquis.

Dites !!! Comment résister à de telles vagues, à la fois douces et puissantes ? Comment quitter cette énergie qui se succède, toujours la même, jamais pareil ?

La revoilà encore cette farandole affolante, inattendue, indispensable !

Décidément, quel panache …

Le piano n’est plus … il devient flipper fou, et nous, sa bille émotionnelle, totalement allumée, gigotant sur notre derrière à faire céder tous les clips de nos chaises épuisées.

Nous sommes merveilleusement bien à Jazz In Marciac, à la fois ici et ailleurs.

 

David Sanchez Quartet 

L’impressionniste au saxophone, nous offre ce soir un tableau tout en douceur, un souffle apaisant et chaleureux qui semble réconforter chaque auditeur. Un bienfait bienvenu, un jazz qui enfante entre Caraïbes et Afrique.

Luis Perdomo

Un pinceau pour chaque main, ainsi les touches de piano, pour Luis Perdomo, contrebasse pour Ricky Rodriguez, batterie pour E.J. Strickland, l’harmonie règne dans un tour de danse tendre et sensuel propice aux calmes explications autant qu’aux confidences pour un saxo modéré et plein d’élégance.

Davis Sanchez passe tour à tour du sax à la percussion, nul ne sera lésé, pas de jaloux c’est sûr et certain, ses bébés il les aime tous, d’un amour égal et nous aussi, bravo l’artiste !

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(Thierry Dubuc) Dafnis Prieto David Sanchez E.J. Strickland Luis Perdomo Michel Camilo Ricky Rodriguez https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2016/8/des-cara-bes-marciac Wed, 10 Aug 2016 18:54:00 GMT
Cubana night ... https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2016/8/cubana-night Par Fatiha Berrak, Photos : Thierry Dubuc et Lydia de Mandrala

Chaude nuit Cubaine …

(Thierry Dubuc)

Les lumières de la salle s'éclipsent, seul le plateau flotte... D'entrée de jeu, Roberto Fonseca nous jette dans son chaudron "Cubano Chant" tout bouillonnant. Aujourd'hui et au menu, son nouveau projet « ABUC », qui sonne et résonne aux rythmes, des racines afro-cubaines... Roberto, comme l'appelle simplement ma voisine du moment, s'exprime dans son français très personnel... Il nous reçoit, comme dans sa famille, il est chez lui à Marciac, dit-il... avec l'approbation du public qui lui accorde un solide soutien, par des claques de mains chaleureuses... Le ton est donné... Roberto Fonseca, s'élance dans les bras de l'engouement, avec la réciproque... Une cascade de notes, dévale la scène, jusqu'au moindre sillon en mouvement dans les lieux... Les embruns colorés, s'élèvent et couvrent toute la surface du fameux chapiteau, chauffé à blanc...! Il tourne le carrousel scénique, à vive allure, il s'éclate de joie au fond des yeux...! avec Carlitos Sarduy et Matthew Simon (tp), Dario Garcia, Tutu (tb), Ravier Zalba (sax,fl,cl), Jimmy Jenks (sax), Yandy Martinez (b), Ramses <dinamita> Rodrigez (batterie), Adel Gonzalez (percussions) et Carlos Calunga au chant.  C'est le toucher obsessionnel d'un pianiste heureux, qui vient ponctuer le pli de la tenue de soirée avant d'être avalé graduellement  par son antre orchestral... Oh!!! Parfum latino, lorsque tu nous tiens... ! On ne te lâche plus! Un peu plus, encore un peu un plus, encore un peu, pour voir fendre la foule amassée sur le passage attendu de la silhouette agile et pleine d'aisance de Roberto Fonseca... Il est 1 heure du matin et la fiesta va se prolonger encore ainsi, durant une demi-heure, sous les sourires généreux en "âme - son du cœur".

Gonzalo Rubalcaba (Lydia de Mandrala)
Gonzalo Rubalcaba              (Lydia de Mandrala)

Volcán trio"......... Ce sont bien trois champions, chacun dans son domaine. L'un est pianiste, Gonzalo Rubalcaba, il prend la parole avec son premier interlocuteur à touches noires et blanches, pour un entretien très animé, sa bouche parle sans cesse, mais aucun mot n'en sort, seul le piano traduit cet amour passion. Ses mots puissants qu'il envoie au fond du court et qui reviennent toujours, dans un merveilleux contrôle... José Armando Gola, bassiste

Jose Armando Gola (Lydia de Mandrala)
Jose Armando Gola                  (Lydia de Mandrala)

et Horacio " El Negro" Hernández à la batterie, forment les éléments indispensables au trio. Un cocktail musical détonnant qui souvent nous plaque au fond du siège à notre insu et pour le plus grand des plaisirs ! J'ignorais qu'il existait des panthères noires du jazz à Cuba! Bravo !

Horacia "El Negro" Hernandez (Lydia de Mandrala)
Horacia "El Negro" Hernandez                  (Lydia de Mandrala)
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(Thierry Dubuc) Adel Gonzalez Carlitos Sarduy Carlos Calunga Dario Garcia Jimmy Jenks Matthew Simon Ramses Rodrigez Ravier Zalba Roberto Fonseca Tutu Yandy Martinez https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2016/8/cubana-night Sat, 06 Aug 2016 17:37:00 GMT
La métamorphose des Grands-Mères https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2016/8/la-m-tamorphose-des-grands-m-res Par Annie Robert, Photos : Thierry Dubuc

Chroniques Marciennes  # 7
Marciac 5 Août  2016

La métamorphose des Grand-Mères…

Kyle Eastwood Quintet  /  Avishai Cohen Trio

Que savons-nous de la contrebasse ? Instrument imposant de fond de scène, timide malgré ses larges formes, en charge du rythme avec son alter ego la batterie, elle fait partie de ceux qui se sacrifient dans la joie, dont on remarque l’absence mais pas toujours la présence. Une discrète qui se laisse ignorer…
Ce soir pourtant, les Grands-Mères comme on les surnomme, sont à l’honneur et ce sont deux contrebassistes leaders de groupe qui vont se succéder sur la scène d’un chapiteau bourré à craquer et nous en faire découvrir des possibilités roboratives.
Kyle Eastwood  et son quintet d’abord dans lequel il alternera contrebasse et basse électrique. Il est ce soir accompagné de ses quatre mousquetaires: Andrew McCormack,au piano agile et fougueux, Quentin Collins à la trompette claire et déliée, Brandon Allen qui sait chercher la note qui fait mal au saxophone  et Chris Higginbottom, à la batterie pour un soutien que l’on pourrait souhaiter par instant plus léger. 

En trio, en duo ou au complet, alternant standards aimés, compositions personnelles ou musiques de film revisitées, le set se présente comme autant de petites fenêtres ouvertes sur le monde du jazz. Les atmosphères sont diverses et colorées : hommage au groove d’Horace Silver, sons des jazz clubs des années 50, latin jazz. Le schéma est classique et le style également. La prise de risque est, on peut le regretter, minime mais la sincérité et la fougue toujours présentes emportent l’adhésion. «  Marrakech » morceau dans lequel Kyle Eastwood propose un moment d’atmosphère personnel et intime où la contrebasse se fait oud, est peut-être la voie qu’il lui faudra se résoudre à explorer.

Stefano  Di Battista rejoint le groupe au milieu du set et y glisse avec facilité ses improvisations lyriques et construites et un son ample d’une grave beauté, qu’il soit au soprano ou au ténor. Un doux moment de grâce avec le thème de « Cinema paradisio » d’Ennio Morricone suspend la salle, une fin tonitruante des soufflants dans un groove échevelé et un morceau dédié à Marciac réjouissent les spectateurs et on se quitte après deux rappels enlevés.
Grand-mère a commencé sa cure de jouvence dans la joie et la belle ouvrage.

Et ce n’est pas fini… Elle va sacrément prendre un coup de jeunesse la grand-mère, avec l’arrivée du Avishai Cohen Trio !!
La contrebasse va changer d’âme. Elle percute, frappe du bois et  de l’archet, se pavane ou se plaint. Elle va devenir une jeune fille au balcon, une adolescente qui danse sur les braises ou sur la lande, une compagne des oiseaux du Sud. La demoiselle parée de ses atours se prépare au voyage ou à la noce, elle relève ses jupons pour sauter les ruisseaux. Elle est gaie et unique.
Le trio impulse des ruptures de couleur et d’intensité permanentes, une structure solide et toute en finesse des compos. La contrebasse prend souvent le chant (et le champ également !) et le piano se résout au soutien. La recherche mélodique est constante. Les trois musiciens dont la complicité, la complémentarité sautent aux oreilles, se passent le thème, se le volent, se le tordent et se le reprennent.

Omri Mor au piano est bluffant de qualité et  Noam David à la batterie, souple, sans esbroufe mais puissant. Quant à Avishai Cohen, il  va chercher dans le tréfonds de son « amoureuse »  du bois frappé, des cordes d’attaches, des glissés et des slaps. Du rarement vu et de l’émotion au bout des doigts.
Avec des accents andalous ou yddishs, la contrebasse se fait lyre ou sitar et on plonge dans le folklore sans jamais lâcher le groove.
Les appuis entre le trio sont permanents, on ne sait pas qui suit l’autre et qui le précède, dans des échanges qui sont la marque d’un vrai travail de groupe et qui nous propulsent haut.

Grande-mère nous enlace et nous redevenons petits-enfants pour un « Child is born »   plein de câlins et de sommeils embrumés. Elle nous entraîne sur les rivages de la Méditerranée et nous redevenons auditeurs de contes enfuis.
Le chapiteau laisse éclater sa joie et sa reconnaissance pour un tel moment que l’on sent unique.
Un premier rappel avec des solos de folie .Un deuxième  rappel qui resserre encore l’émotion lorsqu’Avishai Cohen se met à chanter en espagnol « Alfonsina vestida de mar » une chanson de son enfance, de celles qu’on se fredonne pour bercer les chagrins ou accueillir le marchand de sable. Les yeux commencent à piquer et la fatigue n’y est pour rien.
La salle ne veut pas lâcher, pas question que le groupe s’en aille déjà. On s’incline sur un « besame mucho » réinventé. Un quatrième rappel suivra pour une salsa pleine d’allant et de contre-pieds. Encore, encore…
Au cinquième rappel, les yeux piquent définitivement lorsqu’il entonne seul avec sa contrebasse un «  Sometimes I feel like a motherless child » en un puissant et mélancolique cadeau d’adieu…

Ce soir, Grand-Mère  a chaussé ses ballerines, enfilé son habit de fête et s’en est allée  au bal comme une princesse des mille et une nuits, une fée des  bois.
Une métamorphose inoubliable.

 

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(Thierry Dubuc) Jazz in Marciac Kyle Eastwood Noam David Omri Mor Quentin Collins Stefano Di Battista https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2016/8/la-m-tamorphose-des-grands-m-res Fri, 05 Aug 2016 14:59:00 GMT
Le retour du Jedi … https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2016/8/le-retour-du-jedi Par Annie Robert, Photos : Thierry Dubuc

Chroniques Marciennes  # 6

Marciac 4 Août  2016

Le retour du Jedi…

Shahin Novrasli  /  Ahmad Jamal

Soirée des pianos sous le chapiteau de Marciac, soirée des contrastes et de la manière multiple d’aborder le bonheur.
Quelle responsabilité, quelle charge pour Shahin Novrasli d’entamer seul, en tête à tête avec son piano, cette première partie, avec l’ombre tutélaire du maître du piano, Ahmad Jamal donnant à Marciac son concert unique de l’année.

Le musicien natif d’Azerbaïdjan le sait et sa concentration est manifeste. Il va se montrer à la hauteur de la confiance qui lui est faite.

La confrontation solo d’un musicien et de son instrument ne ment pas, elle relève toute l’étendue de sa richesse intérieure. Et Shahin Novrasli n’en manque pas. Un long poème improvisé  débute comme une épopée qui découvre sa route, se dévoilant en volutes et fumeroles, en petits chants de folklore, en tristesse soudaine et en cris retenus, en traits fulgurants et en lancinants ostinati. Son chant porté par une technique éprouvée et sans failles, une formation classique de haut vol, nous entraîne dans un voyage dans le temps celui des improvisateurs, celui de Bach ; et dans un voyage dans l’espace, celui de son pays, de ses paysages, de ses légendes anciennes. Son discours est truffé de milliers d’influences, de figures et de paradoxes. Comme un serpent qui hypnotise, comme une figure maïeutique, comme un amant furieux, il lutte avec son piano, ses démons et ses flammes. La salle ne bruisse plus, elle retient son souffle  et la pluie qui frappe sur le toit du chapiteau  traverse aussi les cœurs, qui battent à l’amble d’un bonheur grisé, débordant de souvenirs nostalgiques.
Un effort de marathonien, un engagement complet. C’est beau comme un lever de lune ou comme une nuit d’orage.

Shahin Novrasli

Shahin Novrasli

Après les teintes pluvieuses et nostalgiques, l’arrivée sur scène d’Ahmad Jamal, 86 ans signe le retour des éclaircies joyeuses. Le vieux maître Jedi , élégant comme toujours, semble fragile lorsqu’il s’avance d’un pas hésitant vers son piano. Mais le sourire conquérant, la complicité avec les trois musiciens qui l’entourent est si patente que d’un seul accord, il fait s’écarter les nuages, et fondre les gouttes de pluie. Fragile lui ?  Pas un brin : clairvoyant, dirigeant son trio d’une main amicale mais présente, royal, et une vitalité à fendre les pierres.

Ahmad Jamal

Ahmad Jamal

La dynamique de sa musique, son ossature,  reste le rythme, incarné de façon magistrale par ses trois sidemen : Manolo Badrena au percus avec son allure de bad boy du Hell Fest, ses congas et ses multiples objets sonores, James Cammack à la basse si expressive en contrepoint, et Herlin Riley à la batterie qui sait se montrer aussi volubile que sobre. Question rythme le piano n’est pas en reste, il peut se montrer percutant, éclater en mouvements telluriques  agités d’un groove d’enfer soutenu et coloré et retomber dans les accords les plus charmants qui nous font fondre de plaisir.  Du paradoxe, de la mélodie, des craquements aussi.

Ahmad Jamal a concocté pour Marciac  un set autour de son nouveau CD intitulé « Marseille » avec une surprise délicieuse : la présence de Mina Agossi dont la voix chaude et sensuelle décline le morceau phare. On regrette d’ailleurs que cette unique apparition soit trop brève.
Parfois debout, les doigts comme des petits marteaux, se hérissant de chemins de traverses pour se recentrer et se retrouver ensuite, Ahmad Jamal est un leader à l’écoute de son groupe. L’élégance est le maître mot de son jeu. Des bribes d’Afrique, des herbes folles de groove, des clins d’œil aux vieilles romances poussent dans les jardins d’Ahmad tantôt dans une simplicité d’eau de source, tantôt dans des tourbillons invités par le piano noir.
L’air s’est assouplit en vagues de bien-être.

Une surprise nous attend en conclusion du set, la présence du slameur Abd El Malik, un petit padawan qui paraît encore plus grand et jeune dans les pas du vieux sage, pour une déclaration d’amour lancinante à Marseille.
La salle ne veut plus lâcher son trésor national, son puits de sagesse, heureuse, joyeuse. Personne n’a sommeil. Un rappel, deux rappels. Le set a semblé si court, le temps s’est contracté si fortement.
C’est pourtant le moment de laisser reposer le vieux sage.

« Obiwan  Jamal que la force soit avec toi !! »  Longtemps…

 

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(Thierry Dubuc) Herlin Ryley James Cammack Jazz in Marciac Manolo Badrena Mina Agossi Shahin Novrasli https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2016/8/le-retour-du-jedi Thu, 04 Aug 2016 15:57:00 GMT
La course des lièvres à travers les champs … https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2016/7/la-course-des-li-vres-travers-les-champs Par Annie Robert, Photos : Thierry Dubuc

Chroniques Marciennes  # 2
Marciac 31 Juillet 2016

La course des lièvres à travers les champs….

Gogo Penguin / Snarky Puppy

Ce soir sous le chapiteau de Marciac, c’est l’apogée des galopeurs, des sauteurs de barrière, des dévoreurs de poussière, des faunes bondissants.
De l’énergie, de l’énergie, de l’énergie, une course poursuite échevelée qui va raccourcir les souffles et accélérer les battements cardiaques.
La première partie est assurée par le groupe Gogo Penguin, un trio anglais (basse, batterie, piano) à la réputation montante, dont l’adresse et la force sautent aux oreilles dès la première mise en notes. Un parti prix rythmique imposant, un travail structuré, quasi symphonique. Au centre à la fois de la scène, mais aussi du groupe Nick Blacka. L’âme de sa contrebasse ne cesse d’illustrer un contre-chant délié et inventif, superbe autant à la corde pincée qu’à l’archet. Il porte le trio, le bonifie, lui donne sa fluidité, impulse son harmonie. À ses côtés la batterie efficace, tonique, roulante comme une locomotive de Rob Turner qui ne faiblira à aucun moment et le piano délié de Chris Illingworth  qui manque parfois de folie, surtout dans les impros.
On est emporté dans un tourbillon puissant, qui nous arrache du sol, loin du schéma habituel thème/ impro. C’est une vraie création de groupe, une couleur, un univers particulier, rempli d’ostinatos expressifs. Ca griffe et ça ébouriffe. Pourtant, au bout d’un certain nombre de morceaux, l’inventivité  s’essouffle un peu, les schémas et les mélodies se reproduisent et leur développement (surtout au piano) nous laissent sur notre faim. Cela manque peut-être de contre-pieds, de feintes, et de demi-tours.  Pas vraiment grave mais un peu dommage au vu de ce qu’ils peuvent produire. Mais pour faire un jeu de mots vaseux et trouvé par d’autres, ces pingouins-là ne sont pas manchots et ils ont su briser la glace…

En seconde partie, attendus comme des lièvres blancs, voici Snarky Puppy, son son d’enfer, son inspiration permanente, sa liberté, son sens du partage et de la joie !!

Garez vos rhumatismes, sortez votre enthousiasme !!
Le groupe est à géométrie variable et ce soir les baroudeurs de Brooklyn sont neuf pour faire galoper leur musique dans tous les sens, pour ruer du talon, pour franchir les haies. Le groupe de Michael League achève à Marciac sa tournée en Europe et entend faire de ses adieux (provisoires) un feu d’artifice.

Michael League

Michael League

La première partie du set repose sur leur dernier CD et  si les compos proposées  prennent une allure moins cinglée que d’habitude (à peine), elles sont sans en avoir l’air toujours aussi structurées et harmoniques, aussi puissantes et cohérentes. Les trois soufflants dans des unissons parfaits ont la part belle (Mike Maher, Chris Bullock, Justin Stanton) et le reste de la folle troupe : les deux batteries pulsatiles, d’une entente  parfaite de  Larnel Lewis et Marcelo Woloski, la guitare extraordinaire de Bob Lanzetti et les deux claviers de Bill Laurance et de Shaun Martin s’en donnent à cœur joie. Pas un raté, pas une scorie, pas un déchet…

Snarky Puppy

Snarky Puppy

Oh là, c’est pour mieux vous manger ce petit moment de pseudo calme, tout relatif!! Ce n’est qu’un élan pour reprendre le bond en avant, la cavalcade sauvage !!!
Et on ne résiste pas longtemps à ces compositions aux petits oignons, à ces soli éclairés et enthousiasmants (ils sont tous exceptionnels !!) à ces  prestations torrides et décomplexées, au sourire permanent de chaque musicien. Tout cela dans une ambiance de fête et de partage.
La course des lièvres à travers les champs est enclenchée. Sautons partout, battons des mains… Snarky Puppy nous amène tard dans la nuit, à pas d’heure. Trois rappels enthousiastes, une foule debout, qui se rapproche de la scène et un chapiteau qui perd sa sagesse rangée, pour finir en chantant à tue-tête…
Même si Bill Laurance qui en fait un peu trop derrière son moog, en selfies et autres effets faciles en direction du public, on a du mal à les laisser partir et ils ont du mal à s’en aller.

Il faudra même que JIM coupe les micros et rallume la salle pour que le chapiteau  accepte de se vider…

Les lièvres bondissants de Snarky Puppy, nous auront largement embarqué avec eux dans leur course folle à travers les champs. On en ressort rincés de bonheur.

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(Thierry Dubuc) Gogo Penguin Jazz in Marciac Michael League Snarky Puppy https://thierrydubucphotographe.zenfolio.com/blog/2016/7/la-course-des-li-vres-travers-les-champs Sun, 31 Jul 2016 15:57:00 GMT