La course des lièvres à travers les champs …

July 31, 2016  •  Laisser un commentaire

Par Annie Robert, Photos : Thierry Dubuc

Chroniques Marciennes  # 2
Marciac 31 Juillet 2016

La course des lièvres à travers les champs….

Gogo Penguin / Snarky Puppy

Ce soir sous le chapiteau de Marciac, c’est l’apogée des galopeurs, des sauteurs de barrière, des dévoreurs de poussière, des faunes bondissants.
De l’énergie, de l’énergie, de l’énergie, une course poursuite échevelée qui va raccourcir les souffles et accélérer les battements cardiaques.
La première partie est assurée par le groupe Gogo Penguin, un trio anglais (basse, batterie, piano) à la réputation montante, dont l’adresse et la force sautent aux oreilles dès la première mise en notes. Un parti prix rythmique imposant, un travail structuré, quasi symphonique. Au centre à la fois de la scène, mais aussi du groupe Nick Blacka. L’âme de sa contrebasse ne cesse d’illustrer un contre-chant délié et inventif, superbe autant à la corde pincée qu’à l’archet. Il porte le trio, le bonifie, lui donne sa fluidité, impulse son harmonie. À ses côtés la batterie efficace, tonique, roulante comme une locomotive de Rob Turner qui ne faiblira à aucun moment et le piano délié de Chris Illingworth  qui manque parfois de folie, surtout dans les impros.
On est emporté dans un tourbillon puissant, qui nous arrache du sol, loin du schéma habituel thème/ impro. C’est une vraie création de groupe, une couleur, un univers particulier, rempli d’ostinatos expressifs. Ca griffe et ça ébouriffe. Pourtant, au bout d’un certain nombre de morceaux, l’inventivité  s’essouffle un peu, les schémas et les mélodies se reproduisent et leur développement (surtout au piano) nous laissent sur notre faim. Cela manque peut-être de contre-pieds, de feintes, et de demi-tours.  Pas vraiment grave mais un peu dommage au vu de ce qu’ils peuvent produire. Mais pour faire un jeu de mots vaseux et trouvé par d’autres, ces pingouins-là ne sont pas manchots et ils ont su briser la glace…

En seconde partie, attendus comme des lièvres blancs, voici Snarky Puppy, son son d’enfer, son inspiration permanente, sa liberté, son sens du partage et de la joie !!

Garez vos rhumatismes, sortez votre enthousiasme !!
Le groupe est à géométrie variable et ce soir les baroudeurs de Brooklyn sont neuf pour faire galoper leur musique dans tous les sens, pour ruer du talon, pour franchir les haies. Le groupe de Michael League achève à Marciac sa tournée en Europe et entend faire de ses adieux (provisoires) un feu d’artifice.

Michael League

Michael League

La première partie du set repose sur leur dernier CD et  si les compos proposées  prennent une allure moins cinglée que d’habitude (à peine), elles sont sans en avoir l’air toujours aussi structurées et harmoniques, aussi puissantes et cohérentes. Les trois soufflants dans des unissons parfaits ont la part belle (Mike Maher, Chris Bullock, Justin Stanton) et le reste de la folle troupe : les deux batteries pulsatiles, d’une entente  parfaite de  Larnel Lewis et Marcelo Woloski, la guitare extraordinaire de Bob Lanzetti et les deux claviers de Bill Laurance et de Shaun Martin s’en donnent à cœur joie. Pas un raté, pas une scorie, pas un déchet…

Snarky Puppy

Snarky Puppy

Oh là, c’est pour mieux vous manger ce petit moment de pseudo calme, tout relatif!! Ce n’est qu’un élan pour reprendre le bond en avant, la cavalcade sauvage !!!
Et on ne résiste pas longtemps à ces compositions aux petits oignons, à ces soli éclairés et enthousiasmants (ils sont tous exceptionnels !!) à ces  prestations torrides et décomplexées, au sourire permanent de chaque musicien. Tout cela dans une ambiance de fête et de partage.
La course des lièvres à travers les champs est enclenchée. Sautons partout, battons des mains… Snarky Puppy nous amène tard dans la nuit, à pas d’heure. Trois rappels enthousiastes, une foule debout, qui se rapproche de la scène et un chapiteau qui perd sa sagesse rangée, pour finir en chantant à tue-tête…
Même si Bill Laurance qui en fait un peu trop derrière son moog, en selfies et autres effets faciles en direction du public, on a du mal à les laisser partir et ils ont du mal à s’en aller.

Il faudra même que JIM coupe les micros et rallume la salle pour que le chapiteau  accepte de se vider…

Les lièvres bondissants de Snarky Puppy, nous auront largement embarqué avec eux dans leur course folle à travers les champs. On en ressort rincés de bonheur.


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